Critique24. Januar 2023 Maxime Maynard
«Jung_E» sur Netflix : guerre spatiale et intelligence artificielle par le réalisateur de «Dernier train pour Busan»
Le nouveau long-métrage du réalisateur coréen Sang-ho Yeon nous transporte au cœur du XXIIe siècle dans un univers de science-fiction sombre et intriguant.
L’extrême pollution de la terre a poussé la population à vivre dans des abris spatiaux. Alors qu’une guerre civile explose entre les habitants de plusieurs refuges, le capitaine Yun Jung-Yi (Kim Hyun-joo), mère de la jeune Yun Seo-hyun, se voit dans l’obligation de partir combattre, mais tombe dans le coma lors de sa dernière mission. Afin de créer une intelligence artificielle adaptée au combat, son cerveau et ses connaissances sont transplantés dans des clones pour être étudiés. 35 ans plus tard, le projet, nommé Jung_E, est supervisé par Yun Seo-hyun (Kang Soo-yeon) elle-même.
Porté sur la science-fiction et le fantastique, le réalisateur-scénariste Sang-ho Yeon avait réussi à séduire les mordus de zombies en 2016 avec l’angoissant, mais touchant, «Dernier train pour Busan». En 2022, il collaborait avec Netflix pour la série «Hellbound», adaptation du démoniaque webtoon éponyme - bande dessinée coréenne en ligne, une coopération qui dévoilait le 20 janvier dernier un nouveau venu : «Jung-E».
Enveloppé dans une honnête ambiance cyberpunk, le long-métrage intrigue surtout par ses multiples références cinématographiques. Car le récit, aux airs de déjà-vu, emprunte avec un plaisir et une admiration non dissimulée à l’univers de ses pairs. Ainsi, de «Ghost in the Shell», au «Blade Runner» de Ridley Scott, en passant par «I, Robot» de d’Alex Proyas, si les redondances thématiques fusent, elles participent pourtant à la création d’un univers dystopique plaisant et porté par de superbes effets spéciaux.
Mais loin de se focaliser sur le simple pouvoir des images, «Jung-E» flirte avec le drame et le récit philosophique dans une tentative d’harmonisation, parfois bancale, entre action et émotion. Si les interrogations éthiques trouvent ici, avec l’apparition d’une intelligence artificielle, parfaitement leur place, les tentatives de récit familial s'éparpillent et peinent à convaincre. Un format brouillon porté par la performance, souvent monotone, mais qui profite de l’intensité du regard de la regrettée Kang Soo-youn.
Enfin, et alors qu’une Kim Hyun-joo vibrante d’émotions se glisse dans la peau de Jung_E, Ryu Kyung-Soo («Itaewon class») fait preuve d’une remarquable versatilité dans son rôle de directeur de laboratoire et délivre certains des dialogues les plus drôles du film. Une distribution qui, malgré les maladresses récurrentes, s’ajoutera à la beauté des images et à une ambiance réfléchie pour faire de «Jung_E» un divertissement de science-fiction, certes, sans prétention, mais tout à fait appréciable.
3/5
«Jung_E» est à découvrir sur Netflix depuis le 20 janvier.
Bande-annonce
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