«La Loi de la plus forte» sur Netflix, ou les pérégrinations d’une célibataire à New York

La comédienne Michelle Buteau est à la tête de la nouvelle progéniture sérielle des studios A24. Une série rafraîchissante à découvrir depuis le 13 juillet sur Netflix.

Célèbre outre-Atlantique pour avoir animé l’émission de télé-réalité «The Circle», et pour avoir fait vibrer les planches du stand-up avait son spectacle «Bienvenue à Buteaupia» (deux émissions à découvrir sur Netflix), Michelle Buteau fait indéniablement partie de la grande famille au N rouge. Un parcours qui n’est pas sans rappeler l’ascension récente de l’humoriste Ali Wong, comédienne sur les planches et à la tête du carton que fut la série «Acharnés» («Beef» en VO) en avril dernier. Ajoutons que «La Loi de la plus forte» («Survival of the Thickest» en VO) a, elle aussi, été produite par la société A24, et la série profitait avant même de sa diffusion d’un engouement notoire. La promesse du coup de cœur sériel de l’été.

Épaulée par la productrice Danielle Sanchez-Witzel, la comédienne Michelle Buteau s’inspire de ses confidences éponymes, publiées en 2020, et raconte l’histoire de Mavis Beaumont, aspirante styliste pour le prestigieux magazine de mode Essence à New York. Jeune femme de couleur de 38 ans, corpulente, elle, vient de se séparer de son conjoint, photographe pour le même magazine, après une aventure inopportune avec une mannequin. Une coquille dans ses plans de carrière et dans sa vie privée. La jeune femme déménage dans une collocation à Brooklyn et reprend sa vie en main.

La reconstruction du personnage se mêle aux destins croisés de son entourage : Khalil d’abord, son ami, professeur d’art plastique, et womanizer à ses heures perdues, incarné par un sensible Tone Bell (croisé notamment dans «The United States vs. Billie Holiday»), et Marley (hilarante Tasha Smith), une femme d’affaire qui s’amuse à dire qu’elle «émascule les hommes blancs» pour gagner sa vie. Et puis cette célèbre mannequin, Natahsa Karina, auprès de qui Mavis Beaumont décroche un boulot de styliste, et dont la vie privée aura une résonance toute particulière pour la protagoniste. Parmi cette galerie de personnages truculents, sans doute reconnaitrez, vous aussi, Peppermint, célèbre drag queen outre-Atlantique, issue des écuries enchantées de RuPaul en 2009, et la légende Michelle Visage.

Il s’agirait d’apprendre à «s'aimer soi-même, et ce quoi qu'il arrive» selon les dires de Michelle Buteau à CBS. Et la série déborde de positivisme, c’est certain. La bonhomie solaire et le phrasé de l’actrice embaument ce récit un peu conventionnel sur le papier, mais dont l’expérience à l’écran fonctionne indubitablement. Un succès auquel participe aussi les 8 épisodes relativement courts (environ 30 minutes) que composent la série. Naviguant paisiblement dans la veine des sitcoms et des comédies dont les après-midis pluvieuses raffolent, pas sûr que «La Loi de la plus forte» ne soit l’épiphanie attendue. Il n’en reste pas moins une autofiction revigorante qui, à la manière de Radha Blank dans «40 ans, toujours dans le flow» sur Netflix, nous plonge dans la vie toujours inspirante d’une femme qui reprend le contrôle de ses rêves et de son existence.

3,5/5 ★

Depuis le 13 juillet sur Netflix

Bande-annonce de «La Loi de la plus forte»

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