Critique20. September 2024 Cineman Redaktion
Critique de «La Maison» sur Apple TV+, les coulisses peu reluisantes d’une maison de haute couture
Magouilles, mensonges, argent, et pouvoir sont au menu de la nouvelle série d’Apple TV+. Emmené par Lambert Wilson et Carole Bouquet, *La Maison* ouvre les portes des coulisses d’une prestigieuse maison de couture parisienne. Zoom sur *La Maison* disponible dès le 20 septembre.
(Une critique d'Emma Raposo)
La maison Ledu est une institution dans le monde de la mode à la française. À sa tête, Vincent Ledu (Lambert Wilson), créateur hégémonique caractériel, règne sur l’empire familial, entouré de sa sœur Marie (Anne Consigny), de son neveu Robinson (Antoine Reinartz), et de Perle Foster (Amira Casar), son ancienne muse désormais employée de l’entreprise. Mais personne n’est intouchable, surtout à l’ère du numérique où tout devient viral en un click. Vincent en fait les frais après qu’une vidéo de lui est diffusée, ruinant sa réputation et le forçant à se retirer de la direction artistique de sa marque. Pour redorer le blason de l’enseigne, Perle Foster fait appel à Paloma Castel (Zita Hanrot), jeune créatrice visionnaire, censée créer la rupture avec l’ère Vincent.
Mais la chute de Vincent Ledu donne des idées à d’autres, notamment Diane Rovel (Carole Bouquet), puissante CEO du groupe de luxe Rovel, qui a toujours rêvé de prendre les commandes de la maison Ledu. Aidée de sa fille Caroline (Florence Loiret Caille) et de son gendre Victor (Pierre Deladonchamps), frère de Vincent passé du côté obscur de la force, Diane ne recule devant aucune stratégie pour devenir actionnaire majoritaire du tant convoité groupe Ledu.
L’année 2024 aura eu son lot de séries sur la mode. Il y a eu The New Look et Cristóbal Balenciaga, qui racontaient respectivement les vies de Christian Dior et Cristóbal Balenciaga, et plus récemment Becoming Karl Lagerfeld, qui mettait en lumière le fameux styliste allemand. Dans La Maison, pas de biopic, mais l’histoire fictive d’une famille à la tête d’une maison de mode réputée, où tous les coups sont permis.
Créée par José Caltagirone et Valentine Milville, cette saga familiale en 10 épisodes est habitée par une ribambelle de personnages tous aussi pourris les uns que les autres. Magouilles et mensonges sont le sport de prédilection de ce clan complètement dysfonctionnel dont chaque membre puise un trauma dans l’enfance. Trahison après trahison, on se demande jusqu’où les protagonistes sont encore capables d’aller pour remporter cette guerre de pouvoir et d’égo surdimensionné. Mais à force, cette succession de traîtrises très prévisibles tourne en rond et devient presque lassante, à se demander s’il y a un seul personnage un tantinet humain. Ces imposteurs, remplis de frustrations plus ou surtout moins légitimes, se démènent dans un scénario un peu fragile faisant s’opposer assez malhabilement tradition et vision, conservatisme et wokisme.
Reste un casting plutôt costaud avec en tête de gondole Lambert Wilson dans le rôle du parfait petit bourgeois déconnecté qui lui sied à merveille, et Carole Bouquet adéquate dans la peau d’une femme vile et avide de vengeance.
Les deux premiers épisodes de «La Maison» sont à découvrir depuis le 20 septembre sur Apple TV+, puis au rythme de un épisode par semaine.
3,5/5★
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