Critique27. Februar 2020 Camille Vignes
Critique Netflix: «I Am Not Okay With This» - Journal intime d’une ado en colère
«13 Reason Why» va bientôt revenir pour un quatrième tour de piste, «Stranger Things» également, idem pour «Sex Education» et sa troisième saison, «Locke & Key», la série adaptée des comics de Joe Hill et Gabriel Rodriguez, a récemment été lancée sur Netflix, tandis que les romans graphiques de Charles Forsman ont été portés à l’écran par la plateforme dans la série éponyme «The End Of The F***ing World...» les programmes teen de Netflix sont de plus en plus nombreux et le petit dernier de la plateforme vient lui aussi d’un comics de Forsman : « I Am Not Okay With This ».
Lancée par une référence indéniable à Carrie au bal du diable, «I Am Not Okay With This» est un journal intime. Raconté par la voix-off méta de Sydney, une lycéenne mal dans sa peau, elle suit les tribulations sentimentales de cette adolescente et de ses ami(e)s dans leur quête d’amour et d’identité. Dedans, se mêlent l’univers classique et connu du lycée à celui de la naissance et de la découverte de pouvoirs.
Netflix reste non loin des sentiers battus, mettant en scène les deux jeunes de «Ça» Sophia Lillis et Wyatt Oleff, toujours convaincants et touchant dans leur rôle d’outsiders en proie aux démons de leur âge (surtout la jeune femme), plaçant aux manettes de la production l’équipe de «Stranger Things» et offrant la casquette de réalisateur à celui de «The End Of The F...ing World».
«Un portrait sage et attendrissant de cet âge difficile qu’est l’adolescence...»
Même look décalé, même esthétique hors du temps, même ambiance de comédie noire, même voix-off rythmant le récit… dès ses premières secondes, le ton est donné: cynique, drôle, jouant du malaise de ses personnages, «I Am Not Okay With This» ne cache d’ailleurs jamais sa ressemblance avec «The End Of The F...ing World», mais n’arrête pas ses références qu’à la très remarquée série de Jonathan Entwistle. Cassettes VHS, vinyles, vieilles voitures et autres éléments nostalgiques s’entassent, rappelant, avec plus de parcimonie, l’esthétique de «Stranger Things»; questionnements sur la mort, le deuil et l’abandon se placent en héritières directes et moins sordides de «13 Reasons Why» quand celles sur la sexualité et la différences font clairement penser aux personnages de Sam et Casey de «Atypical».
Sans prendre trop de prise de risque, la nouvelle comédie noire de Netflix mêlange les thématiques propres aux séries teenage en y ajoutant une sauce super-héroïque. La protagoniste est une adolescente blasée obligée de s’occuper de son petit frère, d’apprendre à vivre sans son père après son suicide et avec le cruel manque de tact de sa mère, l’adolescence, sa vie de lycéenne et l’éveil de sa sexualité, mais tout ça paraîtrait bien simple si elle ne devait pas en plus apprendre à contrôler d’étranges super-pouvoirs psychiques et télékinésiques naissants…
Parfois un brin classique dans sa manière de traiter les enjeux adolescents (personnages vus et revus dans quasiment toutes les séries teenage, dialogue rompue entre adultes et ado…), «I Am Not Okay With This» est présentée comme une origine story audacieuse et incorrecte et commence par dresser un portrait sage et attendrissant de cet âge difficile qu’est l’adolescence, faisant des pouvoirs de son héroïne le symbole d’une colère et de sentiments incontrôlables.
En bref!
Pas vraiment originale, pas non plus complètement convenue, «I Am Not Okay With This» pose un regard tolérant sur l’adolescence et fait des pouvoirs de son héroïne la métaphore des sentiments qui la débordent. Entre récit initiatique et origine story, c’est une comédie noire gentille rythmée par sa voix-off, sa bande-son entrainante et sa très belle photographie.
3,5/5 ★
Disponible dès maintenant sur Netflix.
7 minutes de «I Am Not Okay With This» for free!
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