«Ni una más» sur Netflix, série adolescente espagnole qui s'en prend aux violences sexuelles

Dévoilée sur la plateforme Netflix le 31 mai dernier et portée par la jeune actrice Nicole Wallace, la série «Ni una más» parle du combat d'une lycéenne pour faire entendre son histoire. On décrypte.

Sweat bouffant, Air Jordan aux pieds, démarche flottante et Billie Eilish en arrière-plan, sur le portail de son lycée, Alma, 17 ans, déroule, devant ses camarades effarés aux fenêtres, une banderole sur laquelle il est inscrit: «Ici se cache un violeur!». Voilà l'entame de la série «Ni una más» et bientôt fusent les premières réactions. «Elle va trop loin» entend-on, «quelle honte!». Le directeur de l'établissement jugera d’ailleurs inutile d'appeler les parents. Non, il est préférable de contacter la police.

Du haut de ses 20 ans, la charismatique et magnétique Nicole Wallace incarne cette lycéenne en prise avec son adolescence. D’aucun.es la diraient dissipée, distraite, elle fume des joints, les notes chutes. Pas sûr non plus que son foyer bourgeois et son père violent ne soient particulièrement rédempteurs. Alors, avec son amie Greta (Clara Galle) et Nata (Aicha Villaverde), elle fait les 400 coups. Pour réchapper à la routine, Alma brise le couvre-feu et s'embarque un jour dans un périple pour se rendre à une soirée. Les verres passent, la drogue aussi, et une pilule un peu plus violente que les autres. La voilà affranchie de son libre arbitre, et bientôt, c'est l'agression.

Empli de sororité face au drame, les 8 épisodes de la mini-série s'inspirent du roman éponyme de Miguel Sáez Carral (scénariste et producteur). «Ni una más» se compose en effet de flashbacks et déroule la chronologie des évènements d'une manière, certes, un peu stérile, mais là n'est pas l'essentiel. En effet, aussi douloureuse et honteuse puisse être la prise de parole, la série rappelle les vertus de l'entraide, du collectif et de l'écoute face aux traumas psychologiques. La formidable union entre les trois amies s'oppose à la violence, aux harcèlements et aux discours punitifs. Carton depuis sa sortie le 31 mai dernier, adoubée en Espagne, la série se regarde comme une leçon d’espoir portée par génération Z, capable d'identifier les comportements sexistes, toxiques et de porter le flambeau de l'ère #MeToo pour enfin rompre l'omerta et le silence.

3,5/5 ★

Disponible depuis le 31 mai sur Netflix:

Bande-annonce de «Ni una más»

A lire aussi sur Cineman: