Critique de la serie «Anthracite» sur Netflix, thriller sectaire en montagne

Commandée par Netflix, la minisérie française «Anthracite» nous plonge dans un thriller sous fond de dérives sectaires. Fanny Robert et Maxime Berthemy, («Profilage» diffusée sur TF1) livrent un scénario tous azimuts. Au casting, le rappeur Hatik ainsi que l’actrice Suisse Noémie Schmidt.

(Une critique de Fanny Agostino)

Dans le domaine skiable alpin du village fictif de Levionna, un journaliste qui enquêtait sur un meurtre précédant le suicide collectif de la secte des écrins disparaît. Sa fille Ida (Noémie Schmidt) adepte de web sleuthing – des communautés regroupées sur le net afin de résoudre des cold cases – se rend sur les lieux. Elle y fait la rencontre de Jaro (Hatik), un Parisien en réinsertion professionnelle. Le duo reprend l’enquête. Derrière les événements liés à la secte, un mystère persiste et des anciens adeptes pourraient bien être toujours en vie…

Bien que les faits décrits soient fictifs, les éléments contextuels s’inscrivent clairement dans un fait divers réel bien connu du grand public. L’Ordre du Temple Solaire a défrayé la chronique en 1994 – même année utilisée dans la série – lorsque 25 membres de la secte sont retrouvés morts empoisonnés puis carbonisés dans l’incendie du chalet qu’ils occupaient à Salvan. Plutôt novatrice dans le traitement de ce sujet, la série ne cesse de surenchérir et fini par perdre tout intérêt.

«Anthracite» se transforme en un objet pluridisciplinaire entre le film d’horreur, l’enquête policière et le thriller. À l’image des discours d’Ida lorsqu’elle doit présenter ses recherches aux différents personnages – montage accéléré digne d’une publication TikTok proche de l’insupportable – le scénario de Fanny Robert et Maxime Berthemy semble devoir se compacter dans les 6 épisodes de cette première saison. Complètement anecdotique, le rappeur Hatik en dealer repenti est transparent. Quant à Noémie Schmidt, son rôle ingrat de geek excentrique ne lui permet pas de se dépatouiller dans cette production Netflix aux prises de vue magnifiques et aux idées inabouties.

«Anthracite» faisait la promesse d’une fiction en prise avec les dérives sectaires. Les récents succès des documentaires sur le sujet («La Fraternité» sur RTS et «Raël» sur Netflix) ont montré l’intérêt du public pour ces faits divers. Parfois, l’implacable réalité à des arguments que la fiction ne peut acquérir…

2/5 ★

Disponible sur Netflix depuis le 10 avril 2024.

Bande-annonce de «Anthracite»

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