Critique7. Juni 2024 Theo Metais
Critique de «Sous La Seine» sur Netflix, Sharknado pour les JO
Un évènement sportif se prépare à Paris et une nageoire dans Seine sème la zizanie. Voilà le pitch improbable de «Sous La Seine». À vos kitch, prêts? Flottez!
Il y a quelques années, la scientifique Sophia (Bérénice Bejo) perdait son équipe d’océanographes dans les eaux du Septième Continent (aussi appelé le «continent de plastique») à la suite d'une attaque de requins. Revenue en France, elle accuse difficilement la disparition de son équipage. Mais un jour, une activiste (Léa Léviant) détecte dans la Seine le signal de la balise de Lilith, le requin responsable du drame. Alarmée par les événements, alors qu'un triathlon doit avoir lieu en prévision des Jeux Olympiques, bientôt, c'est toute la ville qui est en émoi, perdue entre l'euphorie d'Anne Hidalgo (Anne Marivin) et l'effroi de ce qui se trame dans les profondeurs…
Il est notamment passé par la série à succès «Lupin» sur Netflix. Aujourd'hui, le réalisateur francais Xavier Gens revient sur la plateforme au N rouge avec un film catastrophe qui lorgne vers la série B et «Les Dents de la mer». Au pays des requins tueurs, ce ne sont pas les nanars qui manquent. En vrac: «Instinct de Survie» (2016), «En eaux très troubles» (2023), «L'Année du requin» (2022) ou encore la franchise des «Sharknado». Bref, une guirlande caustique de scénarios ou le ridicule, l'exubérance et l'hybridation des idées sont de bon ton. Venue des profondeurs de la Seine, nous aurions pu nous attendre à une armée de zombies-Vélib', ou à la base nucléaire sous-marine d'un Bernard Arnault dans une réincarnation de Montgomery Burns. Mais, «les meilleures choses dans la vie sont les plus simples», disait le grand philosophe Saint Albray. Il suffisait de plonger un squale dans les eaux de l'ile de la Cité.
Alors qu'un triathlon se prépare, et avec les Jeux Olympiques en toile de fond, «Sous La Seine» amuse lorsqu'il pointe du doigt l'inaction, le je-m'en-foutisme de l'édile de la capitale et le déni de la parole scientifique face à une catastrophe. Or la pellicule sombre dans quelques écueils de taille: personnages stéréotypés et histoire manichéenne lorsque Xavier Gens et ses coscénaristes brossent notamment la brigade fluviale dans le sens du poil et laisse périr les activistes dans un bain de sang.
Curiosité burlesque, grotesque, bientôt, les requins se multiplient comme les silures en rivière et «Sous La Seine» déploie des effets visuels gonflés comme le malabar Michelin. Du haut de ses 20 millions d'euros, personne n'y brille, mais il reste une petite intrigue à charge. Voilà qui permettra de patienter jusqu'au 23 juin prochain, date à laquelle Anne Hidalgo a promis de faire trempette dans la Seine. Le préfet de police de Paris, le préfet de région, le Président de la République ont également été invités.
3/5 ★
Disponible sur Netflix depuis le 5 juin.
Bande-annonce de «Sous La Seine»
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