Critique18. Oktober 2023

Critique «Une année difficile», le militantisme débridé de Pio Marmaï et Jonathan Cohen

Critique «Une année difficile», le militantisme débridé de Pio Marmaï et Jonathan Cohen
© Elite Film

Pour leur huitième collaboration cinématographique, le duo Éric Toledano et Olivier Nakache se tourne vers l’associatif pour une comédie sociale inégale, mais efficace.

Albert (Pio Marmaï) et Bruno (Jonathan Cohen) sont dans le rouge. À force de consommer à outrance, ils se retrouvent surendettés. Ensemble, ils décident de se lancer dans l’associatif. Si l’acte semble louable, les raisons le sont moins. Car les deux hommes sont prêts à utiliser toutes les opportunités pour tirer un profit personnel.

Au fil des années, Éric Toledano et Olivier Nakache ont réussi à s’imposer dans le monde du cinéma francophone grâce à leurs comédies feel-good à portée sociale. En 2006, ils avaient séduit le public avec le superbe «Nos jours heureux » avant de créer un véritable raz de marée international en 2011 grâce à «Intouchables», deuxième plus gros succès cinématographique dans les salles suisses. Après un détour à la télévision avec la série à succès «En Thérapie», ils présentent leur huitième long métrage : «Une année difficile».

© Elite Film

Et la recette reste la même. En s’appuyant sur des sujets d’actualité brûlants, la surconsommation et l’urgence écologique, le duo offre une comédie débordante d’énergie et de bons sentiments à l’humour omniprésent. Mais si le rire accompagne le public tout le long du projet, le scénario inégal impose une certaine retenue. Car les mises en boîte, à la limite du cliché, rythment des péripéties cousues de fils blancs. Heureusement, les délicieux dialogues séduisent, grâce au jeu d’un trio de tête cinq étoiles.

Omniprésent au cinéma dans des collaborations avec les plus grands cinéastes francophones, de Quentin Dupieux à Cédric Klapisch, Pio Marmaï est ici à son aise dans le rôle d’Albert. Si son personnage semble parfois un peu en retrait, l’actrice Noémie Merlant continue de confirmer son talent grâce à une interprétation toujours aussi solaire. Et que seraient les instants d’humour sans le timing parfait de Jonathan Cohen ? Pour compléter la distribution et se rapprocher au plus près d’une aura purement associative, Éric Toledano et Olivier Nakache entourent les trois protagonistes de véritables militants écologistes.

Ainsi, malgré les nombreuses petites lacunes, le résultat prend. Porté par une agréable bande originale, le public se laisse glisser dans un tourbillon d’émotions. Si les sujets traités exposent l’anxiété généralisée qui hante les générations actuelles, «Une année difficile» grave un large sourire sur les lèvres et laisse une douce sensation de réconfort au creux du ventre, grâce à un traitement tout en légèreté. Une pause bienvenue.

3,5/5 ★

Depuis le 18 octobre au cinéma.

Plus d'informations sur «Une année difficile».

Bande-annonce de «Une année difficile»

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