News25. Juli 2019 Sven Papaux
Emballage final, «Orange Is The New Black» déploie enfin ses ailes dans la saison 7
Alors que plusieurs médias parlent de la seconde série la plus populaire sur Netflix, «Orange Is The New Black» va définitivement fermer boutique avec une ultime saison, la septième. Dernier soubresaut pour Piper dorénavant hors de prison. Disponible sur Netflix à partir du 26 juillet.
Épilogue des détenues, clap de fin. Piper Chapman (Taylor Schilling) est dehors, plus de barreaux, plus de cuisine maussade, plus de gardiens insupportables, plus de poule magique, à l’air libre, face à son rude retour à la réalité. Réinsertion oblige, la pilule est difficile à avaler. Une gifle, un moment horriblement complexe : retrouver sa place dans la société. Mais l’autre dilemme se trouve dans cette séparation avec sa femme - épousée en prison -, Alex (Laura Perpon), toujours incarcérée.
Souvenez-vous en 2013, Piper Chapman débarquait avec son légendaire flegme dans le milieu carcéral. L’histoire de la «vraie» Piper - Piper Kerman -, contée dans son best-seller «Orange Is The New Black : My Year in a Women’s Prison», avait enflammé la Toile et le service de streaming. Adaptée pour Netflix par Jenji Kohan, le show s’est propagé d’année en année, grâce à un panel de personnages tous plus drôles et timbrés les uns que les autres. Force centrale de la série, le vecteur émotionnel, mais parfois trop maigre pour tenir sur la durée. Jenji Kohan et sa cohorte de showrunners ont exploité jusqu’à la moelle le milieu carcéral, quitte à nous ennuyer, surtout dans une cinquième saison bien maigre, et une sixième tout aussi lancinante. Mais enfin cette septième saison convoque la force scénaristique d’une série dite chorale : pas d’héroïne, juste des détenues et des visages qui se croisent et s’entremêlent.
«Orange Is The New Black» retrouve de sa superbe.
Il n’y pas que Piper et sa sortie de prison, ses tracas liés à sa conditionnelle. La valse des visages reprend de plus belle. De Red (Kate Mulgrew) à Suzanne (Uzo Aduba) en passant par Gloria (Selenis Leyva) - l’une des figures de cette nouvelle saison -, cette septième saison est toujours aussi tentaculaire, s’intéressant à ces nombreuses femmes aux caractères bien trempés. OITNB retrouve de sa superbe dans un ultime baroud d’honneur en forme d’hymne empreint d’espoir, au bord du chaos existentiel. L’intégration dans l’intrigue du centre ISD de Polycon, une prison qui renferme des femmes en situation illégale sur le territoire américain, cristallise la difficulté et les différentes parties du système pénitencier américain. La justice, la brutalité du système judiciaire; la prison sous forme d’émancipation féminine, de liberté et bien entendu d’égalité.
Piper hors de prison, la liberté à la clef, mais tout de même enchaînée à une conditionnelle qui lui pèse sur les épaules. Des thématiques actuelles greffées à ce spectaculaire panel de rôles tous plus dynamiques les uns que les autres. Jenji Kohan retrouve la vitalité des premières saisons, insufflant un poids émotionnel, une puissance dramatique intelligente pour clore les péripéties d’une bande de criminelles. Malgré ça, il réside toujours cette ombre au tableau en usant de multi-flashbacks pour replacer les histoires de chacune. Un trop-plein, une multitude de destins parfois superflus, étirant le récit. Néanmoins, l’impact dramatique - l’épisode 4 est une petite merveille - renforce un show en perte de vitesse, pour enfin déployer ses ailes et ajouter une belle ligne en guise d’adieu.
En bref!
Hilarant mais surtout morose, «Orange Is The New Black» mise plus majoritairement sur la trame dramatique que comique. Et c’est appréciable, rendant l’histoire profondément humaine, interrogeant sur l’âpreté de l’immigration. Servi par un excellent casting, «Orange Is The New Black», malgré les errances et les (trop) nombreux chemins de traverse, soigne sa sortie. Litchfield ferme ses portes, la voix de Regina Spektor devient silencieuse pour ne devenir qu’un souvenir réjouissant.
3,5/5 ★
«Orange Is The New Black» est à découvrir dès le 26 juillet sur Netflix.
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