Article30. Oktober 2020 Theo Metais
Halloween et cinéma - Une petite histoire de vampires
Alors que l’on décortique nos citrouilles, des questions existentielles émergent «Ghostbusters ou George Romero?» et nos appartements se transforment en manoirs transilvaniens, l'heure de vous conter la petite histoire de la grande histoire des vampires au cinéma!
Le vampire, une bête féroce
Littérature et cinéma, deux amants fidèles, l'irrémédiable fièvre d’un tango éternel et lorsqu’il s’agit de vampires, la tradition nous plonge une fois encore dans le jauni des pages. L’histoire commence dans les entrailles du XVIIIᵉ, en 1746. Dans son «Traité sur les apparitions des esprits et sur les vampires», l'ecclésiastique Dom Augustin Calmet posait les premières pierres du mythe vampirique: la bestialité assoiffée de sang et le trépas d’un pieu au cœur. Plus tard, Gogol, Tolstoï, Lovecraft, Théophile Gautier, Bram Stocker ou encore Joseph Sheridan Le Fanu s’emparent de la bête. D’ailleurs sa nouvelle «Carmilla» féminisera le mythe en 1872, or la figure de Dracula dépeinte par Stocker deviendra l'archétype du vampire. Dans son sillage, souvenez-vous en 1922, chef-d'œuvre de l'expressionnisme allemand, «Nosferatu le Vampire» de F.W. Murnau: panoplie noirâtre, teint blafard, crâne luisant, une tête d’ahuri et des paluches de nageur. Tout est là!
Un type normal?
Avec le temps Dracula se bonifie et la piquette devient millésime. Passant de Max Shreck («Nosferatu») aux vampires de Jim Jarmusch («Only Lovers Left Alive») avec un détour crépusculaire dans «Twilight» avec Robert Pattinson, avouons tout de même que le mythe s’est dilaté! Au fil des adaptations l’être bestial devient un bellâtre séducteur drapé d’une cape. Béla Lugosi, d’abord, dans le «Dracula» de 1931 et puis Christopher Lee qui, entre 1958 et 1976, interprétera une dizaine de fois le célèbre comte. Les codes de la mythologie deviennent les artifices du genre: gousses d’ail, crucifix, eau bénite et lueur du soleil. Bref, tout un folklore cimenté dans l’inconscient collectif par les productions de la Hammer dont Roman Polański s'amusera dans son «Bal Des Vampires». Puis les années 90 marqueront un tournant dans l’histoire de Dracula.
Les années 90
Les boudins blonds de Gary Oldman chez Francis Ford Coppola puis les boucles d’or de Brad Pitt et Tom Cruise dans «Entretien avec un vampire» en 1994. Bien que l’histoire se déroule essentiellement au XVIIIᵉ siècle, le mythe s’ancre au réel et le vampire s’humanise en 1998 dans un sérieux virage pop avec l’adaptation du comic marvel «Blade». Plus tard dans «Twilight», le vampire ira même à l’école et subira les brimades de ses camarades. Le fantastique est bel et bien secondaire, le genre se balade. Récemment, il faudra faire un tour du côté de «Morse», ou de «The Transfiguration», à mi-chemin entre l’épouvante et le teen-movie. Et nous voilà bien loin des empalés des Carpates, alors que l'hilarant «What We Do in the Shadows» avec Taika Waititi faisait en 2014 cette transisition déjantée incroyable entre le mythe initial et notre monde contemporain. Vous souhaitant un bel halloween à toutes et à tous!
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