L’équipe de «The Idol» sur la série : «On croit connaître les popstars, mais ce n’est pas le cas»

Les deux premiers épisodes de la série «The Idol» ont été présentés en avant-première au Festival de Cannes, hors compétition. Le réalisateur Sam Levinson était présent, accompagné de Lily-Rose Depp et Abel «The Weeknd» Tesfaye, les stars du show.

(Marine Guillain, depuis Cannes)

«Quand j'étais jeune, je ne connaissais pas grand-chose du cinéma à part Tarantino et «Pulp Fiction». Je n'avais pas le droit de voir ce film, mais j'avais entendu que c'était fou. J’ai ensuite pu le regarder chez un copain et depuis ce jour, mon rêve était de venir ici, à Cannes. La présentation de la série hier soir a donc été l’un des moments les plus touchants que j'ai jamais vécu.» Voilà ce qu’a déclaré Sam Levinson au lendemain de la première de «The Idol» au Festival de Cannes. Les attentes étaient élevées pour découvrir cette nouvelle production du showrunner de la série à succès «Euphoria», dont le premier épisode vient de sortir sur Play RTS.

La minisérie a été cocréée et produite par le chanteur canadien Abel «The Weeknd» Tesfaye, grand ami de Sam Levinson: «J'avais toujours souhaité travailler avec Sam», a indiqué ce dernier, qui s’est aussi chargé de la musique de la série. «Nous voulions faire un conte de fées sombre, lié à l'industrie musicale, et nous voulions créer un style de pop bien spécifique. Il fallait que la série permette de rire aussi. Voici ce qui nous a motivés.» «Lorsque j’ai vu Abel sur scène la première fois, ça a été un déclic», a poursuivi Sam Levinson. «C’est une vraie bête de scène, il y a quelque chose en lui qui le pousse à gagner son public, qui l’amène à s’abandonner complètement à la musique. Selon moi, la qualité d’un show est liée à l’ambition de l'artiste. C’est ce qui m’a donné envie de travailler avec lui.»

«La nudité du personnage correspond à son vide émotionnel»

«The Idol» suit une star de la pop, Jocelyn (Lily-Rose Depp), qui tente de revenir sous le feu des projecteurs après une dépression. Elle croise alors Tedros (Abel Tesfaye), qui va chambouler son retour vers les sommets. «Jocelyn est une artiste née et ça a une influence sur tous les aspects de sa vie», explique son interprète. «La façon dont elle s'habille dit quelque chose sur elle, elle essaie de s'exprimer. La nudité du personnage correspond à son vide émotionnel.» La comédienne de 24 ans confie ne s’être jamais sentie autant partie prenante dans la construction d'un personnage et avoir beaucoup discuté avec Sam Levinson pour la créer.

«En travaillant avec Lily, nous avons beaucoup débattu autour de Jocelyn, pour trouver qui elle était réellement et quels étaient ses ressentis», poursuit le showrunner. «Nous ne racontons pas l'histoire d'une popstar en particulier, mais parlons davantage de la vision du monde et de la pression qu'elle exerce: Il faut sans cesse se présenter sous son meilleur jour, faire ce qu'on attend de vous… C'est une vie très solitaire.» Et Lily-Rose de poursuivre: «Jocelyn lutte, elle veut qu'on lui dise la vérité et s’entourer de gens bien. C’est le cas pour les popstars, mais ça l’est pour tout le monde. Les popstars sont des célébrités qu'on observe beaucoup, on croit qu’on les connaît bien, mais ce n'est pas du tout le cas. Nous avons voulu mettre en lumière ce qui se passe dans la tête de Joss sur le plan psychologique, quel impact ce style de vie peut avoir sur quelqu’un, et creuser ce qu'il y a en profondeur, derrière la surface.» La fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp a confié avoir beaucoup de respect pour les popstars, et les admirer encore plus aujourd’hui, après avoir joué ce rôle.

Abel Tesfaye s’est aussi dévoilé sur son rapport avec les personnages de la série: «Tedros me fait penser à Dracula! Heureusement, je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme lui. Par contre, une grande partie de Jocelyn est inspirée de mon expérience. J'ai la chance d'avoir fait les bons choix et de faire ce que je veux avec des personnes que j'aime, des personnes de confiance. Néanmois, le personnage de Joss, joué par Lily-Rose, correspond probablement à ce que je serais si j'avais fait des erreurs dans ma vie.»

Provocation et polémique

«The Idol» était déjà considérée comme «la série la plus polémique de l’année» avant même sa diffusion, à cause de l’hypersexualisation des personnages féminins, de la glamourisation des relations toxiques à l’écran, et de rumeurs sur un tournage «chaotique et hors de contrôle». «Le traitement de la sexualité peut être considéré comme allant trop loin», a avancé Sam Levinson. «Mais nous vivons dans un monde extrêmement sexualisé, en tout cas aux États-Unis. L'influence de la pornographie est très solide, surtout chez les jeunes et dans la pop musique. Notre show est là pour provoquer».

Concernant l’article du magazine «Rolling Stone» paru en mars dernier qui dénonçait un environnement toxique sur le tournage, Sam Levinson s’est fendu d’un «Je sais qui je suis. Il y a le travail lui-même et la gestion des personnes. Ce second aspect ne m'intéresse pas car je n'ai pas le temps pour ça. Chacun est libre d'écrire ce qu'il veut.» Pour Lily-Rose Depp, «C'est triste que des rumeurs circulent sur des mauvaises conditions sur le tournage, car ce n'est pas du tout ce que j'ai vécu.»

La série est à découvrir sur Sky Show et sur la RTS.

Bande-annonce de «The Idol»

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