Interview21. Oktober 2024

Tahar Rahim sur «Monsieur Aznavour»: «Je faisais huit heures de chant par semaine»

Tahar Rahim sur «Monsieur Aznavour»: «Je faisais huit heures de chant par semaine»
© 2024 Pathé Films AG

À l’affiche cette semaine du très attendu «Monsieur Aznavour», Cineman s’est entretenu avec l’excellent Tahar Rahim de passage à Genève. Rencontre!

(Propos recueillis et mis en forme par Marine Guillain)

Cineman : Avez-vous rencontré Charles Aznavour dans la vraie vie?

Tahar Rahim : Une fois, à un de ses concerts. Il avait déjà plus de 90 ans et j’ai trouvé extraordinaire l’interactivité qu’il créait avec le public et qui rendait le spectacle familial. Il était toujours humble, un monstre fantastique qui s’ouvrait jusqu’à déployer une énergie phénoménale. Je suis allé lui serrer la main humblement à la fin pour lui témoigner mon respect et mon admiration, mais je ne voulais pas l’embêter davantage.

Quelle a été votre première réaction lorsqu’on vous a proposé le rôle?

TR : Un rejet instinctif. Je ne voyais aucun point commun entre lui et moi. Je ne suis pas chanteur, je n’ai pas la même taille, je ne lui ressemble pas… Avec Jean-Rachid, son gendre producteur, on est très proches, alors je savais que le film était en préparation, qu’il n’avait pas d’acteur… et à aucun moment l’idée que ce soit moi ne s’est installée dans nos têtes.

Après que Mehdi Idir et Grand Corps Malade m’ont appelé pour me parler du rôle, j’ai passé le week-end à regarder des documentaires sur Charles. Le goût du challenge et du risque que j’aime tant réveille à chaque fois chez moi un instinct de survie, je sais que je vais donner le maximum et j’ai dit oui!

Tahar Rahim sur «Monsieur Aznavour»: «je faisais huit heures de chant par semaine»
Tahar Rahim et Marie-Julie Baup dans «Monsieur Aznavour» © 2024 Pathé Films AG

Comment s’est déroulé l’avant tournage?

TR : Il y a eu un gros travail d’observation de toutes les archives que j’ai trouvées durant plusieurs mois, mais surtout, j’ai été accueilli à bras ouverts par la famille de Charles, qui a partagé des archives personnelles avec nous. On avait le Charles dans l’intimité qu’on ne trouvait pas ailleurs. Tous leurs souvenirs étaient une source de richesse inouïe. Quant au chant, je faisais huit heures de cours par semaine. J’ai un timbre et une tessiture proche de la sienne, ce qui a permis que finalement, ce soit réellement moi qui chante et pas un sosie vocal comme c’était prévu au départ.

Et comment vivez-vous l’après-tournage?

TR : J’ai beaucoup plus de mal à entrer dans un personnage qu’à en sortir. Il y a de petits vestiges qui restent, mais généralement, je n’ai pas de problème avec ça.

Est-ce que la notion d’acteur caméléon vous parle?

TR : J'aime aller explorer des terrains inconnus. Je suis en permanence à la recherche du goût de la première fois, mais aussi de la composition, de la transformation, du risque. J’adore chercher une autre forme physique… lorsque c’est possible et que ça a du sens. La plus grosse transformation que j’ai faite pour un rôle est sans hésiter celle pour «Monsieur Aznavour».

A découvrir au cinéma à partir du 23 octobre.

Plus d'informations sur «Monsieur Aznavour»

Bande-annonce de «Monsieur Aznavour»

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