Critique20. Juli 2021 Sven Papaux
«Kaamelott - Premier Volet» - Un premier volet légèrement ronflant
Avec «OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire» de Nicolas Bedos, l’arrivée de Kaamelott sur grand écran est peut-être l’une des plus grosses attentes dans le paysage du cinéma français en 2021. Alors l’enthousiasme sera-t-il à la hauteur du métrage? Réponse.
10 ans après les événements de la série diffusée sur M6, le tyrannique Lancelot-du-Lac et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon et le réveil de la résistance. Arthur part désormais en croisade et tentera de réunir les rebelles pour régner à nouveau sur Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne.
Après une sortie décalée en raison de la crise du coronavirus, le premier volet des 3 annoncés sort enfin dans les salles. Fort d’un engouement populaire impressionnant - 60’000 billets vendus 24 heures après l’ouverture de la billetterie, un record pour un film français -, le «bébé» d’Alexandre Astier profite d’une grande visibilité et ses acteurs en profitent pour en remettre une bonne couche dans la presse française. L’acteur Jean-Christophe Hembert, le valeureux Karadoc, n’hésite pas à parler d’un film «qui va devenir un classique», rien que ça.
Le film peut compter sur ses saillies comiques...
Bien entendu, Karadoc manie plutôt bien l’humour. Et il est vrai que la bande formée autour d’Astier amuse la galerie à travers plusieurs séquences bien senties. Le succès de la série retrouve ses pistons (Perceval, Karadoc, Merlin, Leodogan, Guenièvre…), comme ces invités conviés à la petite sauterie: Sting débarque, sans pousser la chansonnette ou l’intervention sympathique de Guillaume Gallienne. Mais la palme revient tout spécialement à Alain Chabat et Géraldine Nakache qui réussissent leur entrée.
La brochette d’invités parvient à masquer les quelques faiblesses du film. Les répliques ou les nombreuses références aux saisons passées ne peuvent colmater les errances d’un scénario qui peine dans la transition, entre fulgurances et séquences inutiles péniblement imbriquées. Le problème réside avant tout dans son découpage et son montage frisant (parfois) le désastre. La pellicule étalée sur 2 (longues) heures ne trouve pas le même écho télévisuel. Si Alexandre Astier réussissait à s’approprier pleinement le format sériel, sur la longueur d’un film, la besogne est quelque peu différente.
La palme revient tout spécialement à Alain Chabat et Géraldine Nakache...
Nous avons cette sensation que le métrage manque de fluidité et perd cruellement en intensité en reliant les bouts disparates pour amorcer un baroud d’honneur sur la fin et recoller les morceaux, quitte à bâcler le bouquet final. Heureusement que le film peut compter sur ses saillies comiques et sa rythmique de dialogues hilarants. Ou encore cette galerie de personnages déglingués. Mais «Kaamelott», premier de sa descendance cinématographique, demeure inégal et ronflant en comparaison à son ancêtre de la petite lucarne.
3/5 ★
Le 21 juillet au cinéma. Plus d'informations sur «Kaamelott - Premier Volet».
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