Critique19. November 2019 Sven Papaux
«La reine des neiges II» - Elsa renoue avec ses racines ancestrales
Après un premier volet juteux financièrement, le film d’animation le plus lucratif du box-office, «La reine des neiges» revient 6 ans après, pour un nouveau chapitre en forme de retour aux sources pour les 2 inséparables sœurs.
Mais pourquoi diable Elsa est-elle née avec des pouvoirs magiques? Dans son royaume d’Arendelle, la jeune fille rêve de savoir d’où elle vient, quelle est la source de ses dons. Pour l’aider dans sa quête, Elsa peut compter sur sa sœur Anna, Kristoff le marchand de glace, Olaf le bonhomme de neige et Sven le renne. Dans le premier film, Elsa craignait que la puissance de ses pouvoirs ne menace le monde; cette fois-ci, les deux sœurs espèrent qu’ils seront assez puissants.
«La reine des neiges» a été un véritable carton, une grande vague telle que seul Disney réussit à en faire. Et pour cette seconde épopée, Elsa tentera de se libérer d’une voix, d’un murmure, d’une berceuse qui ne fait que l’appeler, l’attirer dans une forêt enchantée et périlleuse. C’est son père qui lui a raconté l’histoire quand Elsa était petite: une forêt dont on ne peut sortir après y être entré. Pourquoi? Un tragique événement renferme un secret que seule Elsa peut dénouer. Mais il en va de sa vie, il en va du royaume d’Arendelle. Dilemme cornélien.
«Elsa prend ses responsabilités au péril de sa vie, pour sauver les siens...»
Durant les 15 premières minutes, vous pourrez compter pas moins de 4 chansons. Un marasme de voix, de chansons qui complètent l’ADN de «La reine des neiges II». Un volet pas si magique, qui, après les grandes envolées mélodiques du premier, trouve un nouvel élan dans son approche, se voulant plus mature, extériorisant toujours un peu plus le «pouvoir» féminin. Comme l’expliquait l’actrice Idina Menzel, la voix d’Elsa, dans un entretien accordé au média canadien La Presse, «les femmes parlent davantage ces temps-ci, se permettant de montrer leur pouvoir, leur colère, leur férocité, sans porter de jugement. C’est la beauté de ce second film.» Comprenez que dans ce second volet emprunt de maturité, Elsa prend ses responsabilités au péril de sa vie, pour sauver les siens; son royaume avant sa propre existence.
Une nouvelle dimension pour Elsa, dont les racines sont la pierre angulaire de l’histoire. Du grand-père aux 4 éléments naturels, dont l’eau sera la clé d’un passé tapissé de secrets, «La reine des neiges II» est un film d’animation aux facettes enchanteresses, par sa douceur visuelle et son embardée folle à travers des eaux gelées. Néanmoins, cette histoire qui n’arrive pas à réveiller la densité aperçue dans le premier, nous renvoie au pusillanime d’un «Roi Lion» (le dernier en date) ou encore «Maléfique: Le pouvoir du mal», sans créativité, juste là pour amasser les billets verts. L’écriture du second n’a pas la même fugacité sous le capot, le moteur tourne au ralenti et se noie. Le hic principal réside dans le duo Elsa et Anna, elles qui sont censées être les personnages principaux, mais qui n’ont pas la même ampleur que des personnages secondaires, eux, plus rafraîchissants. Aussi, on regrette différents personnages délaissés et débarqués là sans raison, comme ces géants de pierre sans la moindre explication. Qui sont-ils et qu’incarnent-ils? Les réponses seront vaines.
«Le professionnalisme de Disney parvient à éviter le naufrage...»
Très approximatif dans son entame - comme un sas de décompression avant de lancer l’aventure -, très poussif et répétitif quand Elsa se fait ensorceler par cette berceuse digne d’un chant des sirènes, à courir après une réponse évidente et dont l’intérêt s’écaille. Jennifer Lee et Chris Buck en font un divertissement familial tout juste acceptable, dénué d’ambition, au script fade, dont le duo principal n’est pas assez approfondi. Mais encore une fois, le professionnalisme de Disney parvient à éviter le naufrage.
En bref!
Nos 5 valeureux compagnons nous emmènent dans une aventure ni épique, ni véritablement magique, qui réussit tout de même à tenir la route grâce aux pitreries d’Olaf et à la féérie instantanée d'une animation toujours aussi méticuleuse. Mais c’est une suite moyenne, sans l’ambition du premier, pensée pour «assassiner» le box-office international.
2,5/5 ★
Plus d'informations sur «La reine des neiges II».
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