Article19. Juni 2024 Cineman Redaktion
Les meilleurs films queer de 2024 (à ce jour)
Voici une sélection des meilleurs films traitant d'une thématique LGBTQ+ découverts à ce jour en 2024 par notre rédaction.
Au dernier Festival de Cannes, notre journaliste Marine Guillain a eu la chance de pouvoir s’entretenir avec le réalisateur Lukas Dhont, Caméro d’or et Queer Palm en 2018 grâce à son film «Girl» .
Selon lui, un film queer est «un film qui ose changer les codes, casser les normes, les frontières et les attentes. Pour moi, c’est un cinéma qui transcende, subvertit, interroge et émerveille. Le cinéma queer est un acte de libération, une quête d’authenticité, un exercice de sincérité. Un voyage à la recherche d’un vocabulaire. L’art queer, c’est créer l’espace qui permet à chacun de se découvrir.»
Gay, lesbien, bisexuel, trans, féministe, asexué, non-binaire: le cinéma queer est une alternative bienvenue à une constante représentation d'une «majorité» pas si majoritaire que cela. Alors, de tous les genres et sur tous les thèmes, découvrez tout de suite notre sélection des meilleurs films queer de 2024 (à ce jour).
(Avec des contributions de Théo Metais, Maria Engler, Maxime Maynard, Marine Guillain, Patrick Heidmann, Gaby Tscharner et Colin Schwab)
«Teaches Of Peaches»
Avec des chansons comme «Fuck the Pain Away» ou «Lovertits» sur son album «Teaches of Peaches», Peaches a fait sensation au début des années 2000. Une tournée anniversaire est alors l'occasion de réaliser le documentaire éponyme sur l'artiste, qui dresse aujourd'hui un portrait complexe. Mis en scène avec intelligence et sensibilité, «Teaches Of Peaches» permet aussi de découvrir une artiste flamboyante qui luttait déjà pour la libération sexuelle et l'abandon du regard masculin à une époque où peu s’en souciaient. - ME
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«Emilia Perez»
Rita (Zoe Saldaña) est une avocate intègre, mais sous-payée et surexploitée par un patron corrompu. Pour s’en sortir, elle accepte d’assister l’un des gangsters les plus impitoyables du pays. Le projet: l’aider à mettre sa famille à l’abri et à quitter le pays afin de se faire opérer pour enfin devenir, à l’extérieur, la femme qu’elle a toujours était à l’intérieur. Le cinéaste français Jacques Audiard n’hésite pas à surprendre son public par ses choix inattendus de genres et de thématiques. Son nouveau projet est une bouffée d’air frais emplie d’une énergie bienvenue, mélange explosif de thriller, de film de gangsters, de soap opéra et de comédie musicale. - PH -
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«Love Lies Bleeding»
Romantique, cool et brutal, voilà comment nous pourrions décrire «Love Lies Bleeding» de Rose Glass. Le film révèle un excellent mélange entre thriller et romance lesbienne, où Kristen Stewart et Katy O'Brian brillent à chaque instant. Après «Saint Maud» en 2019, la réalisatrice tient ses promesses et offre une expérience visuelle exceptionnelle autour du culte du corps, du rêve américain et des familles dysfonctionnelles. - ME
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«La Belle de Gaza»
Dans «Would you have sex with an arab» (2011), Yolande Zauberman prenait le pouls d'un conflit de plus en plus ancré. On se souvient ensuite de la claque qu’on avait prise en découvrant «M», qui avait rempli les salles au Festival de Locarno en 2018. Avec «La belle de Gaza» (réalisé avant le 7 octobre 2023), la cinéaste française de 69 ans s’intéresse à d’autres marginales, plongeant dans l’univers des femmes trans à Tel-Aviv. Solitude, fragilité, mais surtout force et émancipation rayonnent face à la caméra, ces figures incandescentes démontrant qu’au bout du chemin, quelle que soit la profondeur des ténèbres, la lumière existe… - MG -
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«Sans Jamais nous connaître»
Dans son nouveau long métrage, Andrew Haigh a embarqué le public pour un tour de montagnes russes émotionnel. Remarquablement interprété et mis en scène, «Sans Jamais nous connaître» («All Of Us Strangers» en VO) n’a pas la prétention de trouver des solutions aux problèmes de son protagoniste. Aussi, la douleur de la perte d’un être cher n’est en rien une phase, ni un sentiment volatil qui disparaîtrait avec le temps. Au contraire, «Sans Jamais nous connaître» nous apprendrait à vivre avec l’absence. Un message poignant, à la hauteur du film, qui envoûte le public bien longtemps après la sortie de salle. - GT
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«Les Reines du drame»
Jeune fille aux airs d’ange, Mimi Madamour (Louiza Aura) attend son tour aux auditions d’une émission télévisée type Nouvelle Star lorsqu’elle croise pour la première fois le regard de Billie Kohler (Gio Ventura), une rebelle au sale caractère qui compose des morceaux contre le sexisme et le patriarcat. Le coup de foudre est immédiat. Pour ce premier long métrage, Alexis Langlois s’est inspiré d’une histoire d’amour qu’iel a vécu, entre admiration et rivalité et offre une œuvre de résistance bourrée d’humour, à la fois hommage aux divas oubliées et critique du star système normatif et de sa machinerie impitoyable. Survoltée, vitaminée, scintillante, inventive et outrancière, elle est un plaidoyer pour un monde dans lequel rien n’est jamais «Too much». - MG -
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«The Substance»
Coup de cœur et révélation au 77e Festival de Cannes, «The Substance» de Coralie Fargeat a pris tout le monde de cours. Elle y explore l'histoire d’une ancienne gloire de la télévision (incarnée par Demi Moore), en passe d'ingérer une curieuse substance pour retrouver les feux de la rampe et sa gloire d’antan. Un film teinté de body horror et la réalisatrice et scénariste française (qui avait déjà fait fureur avec «Revenge» en 2017) s'est imposée avec un film gore et féministe. Assurément l’une des cinéastes les plus prometteuses de sa génération et un film qui marquera l’année au fer rouge. - TM
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«Il reste encore demain»
Film le plus vu en Italie depuis la pandémie, avec quelque 5 millions de spectateurs.rices, «Il reste encore demain» s'est mué en véritable phénomène. Il faut dire que le long métrage de la grande actrice populaire, humoriste, présentatrice de TV et désormais réalisatrice Paola Cortellesi fustige le patriarcat et les violences conjugales avec force, à un moment où cette thématique semble tristement plus que jamais d'actualité. À mi-chemin entre le drame et la comédie, le long métrage remonte le temps en noir et blanc et plonge dans les années 1940, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale, peu avant que les femmes n’obtiennent le droit de vote. - MG -
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«Crossing»
Lia (Mzia Arabuli), une professeure d’histoire à la retraite, arpente les rues de sa petite ville géorgienne de Batoumi à la recherche de sa nièce Telka. Lorsque le jeune Achi (Lucas Kankava) lui confie avoir transporté la jeune femme avec un groupe d’amies jusqu’à Istanbul, ils partent tous deux pour la capitale. Leurs chemins croisent celui d’Evrim (Deniz Dumanli), qui décide de les aider. Femme trans, comme Telka, cette dernière travaille pour une petite association queer. Et dans les rues de la métropole, ces trois âmes se rapprochent doucement. Après un petit détour télévisuel, et neuf ans après son tout premier long métrage «The Circle - Chapitre 1: Les élues, le cinéaste suédois Levan Akin dévoile avec «Crossing» un retour en force superbement envoûtant! - MM
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«Les Femmes au balcon»
Marseille, l’été. Sur un balcon, Nicole (Sanda Codreanu) fantasme sur le voisin d’en face. Elle est rejointe par ses amis Ruby (Souheila Yacoub), cam-girl au look excentrique assumé et Elise (Noémie Merlant), actrice qui vient de se sauver d’un tournage. Après avoir été invitées à une petite fête chez le fameux voisin, les trois amies se retrouvent avec un cadavre sur les bras. Dans son deuxième long métrage en tant que réalisatrice, dont elle a cosigné le scénario avec Céline Sciamma, Noémie Merlant semble prendre plaisir à mélanger les genres : suspense, horreur, gore, burlesque, comédie, fantastique… Un combo explosif, pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles. - MG -
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«I Saw The TV Glow»
Trois ans après le troublant «We’re all going to the world fair», Jane Schoenbrun dévoile «I Saw The TV Glow», un film tout à fait inattendu. Au rythme d’un chaos narratif soigneusement orchestré, «I Saw The TV Glow» oscille entre fantastique, horrifique et drame psychologique. Si le résultat, incroyablement chargé, n’est pas pour tous les goûts, il marque fortement les nostalgiques du «new queer cinema» du début des années 90 qui, hantés par l’aura hypnotisante de l’œuvre et sa fascinante mythologie, ne peuvent s’empêcher de disséquer et de creuser le récit longtemps après le générique de fin. - MM
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«Smoke Sauna Sisterhood»
Une petite maison perdue en pleine brousse estonienne, dans une de ses salles, un sauna. Au fil des saisons, des femmes s’y rejoignent. Elles profitent de la nature et de la chaleur étouffante du sauna. Dans leur plus simple appareil, elles s’y racontent leurs histoires les plus intimes: de la violence que les femmes s’infligent entre elles, de pouvoir envisager son corps sans considérer le regard masculin, de subir une agression sexuelle, et de bien d’autres éléments constitutifs de l’être au monde féminin contemporain. - CS
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«Maria»
Au début des années 70, la jeune Maria Schneider (Anamaria Vartolomei) vit dans un foyer hostile avec sa mère. Alors que son père, la vedette Daniel Gélin (Yvan Attal), refait surface, elle côtoie le Paris mondain, et nourrit bientôt des envies de cinéma. Un jour, le réalisateur Bernardo Bertolucci (Giuseppe Maggio) lui propose de partager l’affiche avec Marlon Brando (Matt Dillon) pour un film qui va défrayer la chronique. Le scandale avait fait les choux gras de la presse. La postérité se souviendra d’une scène, des frasques et de la censure, laissant Maria Schneider en pâture. Aujourd’hui, la cinéaste Jessica Palud lui rend hommage dans un portrait, tragique, mais serti d’empathie. - TM -
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