Critique5. September 2024

Mostra de Venise 2024: «Babygirl» avec Nicole Kidman, le thriller érotique qui fait grincer le Lido

Mostra de Venise 2024: «Babygirl» avec Nicole Kidman, le thriller érotique qui fait grincer le Lido
© La Biennale di Venezia 2023 / «Babygirl» de Halina Reijn

Rares sont les stars hollywoodiennes à se lancer avec autant d'enthousiasme et de courage dans des rôles aussi complexes que Nicole Kidman. Dans «Babygirl», elle explore une aventure extraconjugale avec un stagiaire à la recherche de l'orgasme. Lumière sur «Babygirl» présenté à la 81e Mostra de Venise.

(Un texte de Patrick Heidmann, depuis la Mostra de Venise 2024. Adapté de l'allemand)

Les récits de femmes ayant une relation avec des hommes plus jeunes, et qui explorent la force inhérente à ces liaisons secrètes, trouvent aujourd'hui une tribune dans les pages du cinéma contemporain. À l'occasion de la 81e Mostra de Venise, après la série «Disclaimer» d'Alfonso Cuarón avec Cate Blanchett, le film «Babygirl» aborde à son tour des thématiques similaires. Ce film marque la première participation de la réalisatrice néerlandaise Halina Reijn en compétition officielle. Nicole Kidman y interprète la PDG d'une entreprise de robotique, qui, malgré son épanouissement professionnel, familial et marital (Antonio Banderas), entame une exploration de ses fantasmes avec un stagiaire (Harris Dickinson).

Avec «Babygirl», la cinéaste Halina Reijn, qui a commencé sa carrière en tant qu'actrice avant de réaliser «Instinct» (2019) (un film sur la relation entre une thérapeute en prison et un violeur en série) ou encore «Bodies Bodies Bodies» (2022), s'intéresse moins aux questions éthiques ou légales de cette relation qu'aux dynamiques de pouvoir entre domination et soumission. Thriller érotique, hommage au plaisir féminin, «Babygirl» se fait aussi le miroir des conséquences auxquelles une femme s'expose lorsqu'elle suit ses désirs intimes et en marge des conventions sociales.

Lors de la première projection de presse à Venise, certains journalistes, souvent des hommes italiens, semblaient visiblement dérangés par la remise en question des tabous et la focale sur l'orgasme féminin. Qu'à cela ne tienne, Nicole Kidman («Eyes Wide Shut») s'épanouit une fois de plus dans l'exploration des émotions complexes à l'écran. Le film profite aussi d'une écriture teintée humour qui fait de «Babygirl» une œuvre étonnamment divertissante. Enfin, dans leurs rôles inattendus et fort de leur relation avec la protagoniste, Dickinson et Banderas s'y révèlent à leurs tours excellents.

4/5 ★

Plus d'informations sur «Babygirl»

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