Critique2. September 2024

Mostra de Venise 2024: «Trois Amies» d’Emmanuel Mouret, mes amies, mes amours, mes emmerdes

Mostra de Venise 2024: «Trois Amies» d’Emmanuel Mouret, mes amies, mes amours, mes emmerdes
© La Biennale di Venezia 2023

Plutôt habitué à emmener ses précédentes créations sur la Croisette, Emmanuel Mouret débarque cette année sur le Lido accompagné de Camille Cottin, India Hair et Sara Forestier, trois amies aux vies sentimentales tourmentées. Une nouvelle comédie dramatique tout à fait charmante.

(Une critique de Damien Brodard, depuis la Mostra de Venise 2024)

Joan (India Hair), Alice (Camille Cottin) et Rebecca (Sara Forestier) sont trois amies. La première culpabilise de ne plus aimer son époux Victor (Vincent Macaigne) et ne peut se résoudre à le quitter, la seconde se félicite de ne pas être trop amoureuse de son conjoint Éric (Grégoire Ludig), tandis que la troisième fréquente ce dernier en secret. Après un événement tragique, les relations amoureuses de ces trois femmes vont s’entrecroiser, se confronter, mais surtout les changer à jamais.

Comme souvent chez Emmanuel Mouret («Chronique d'une liaison passagère», «Mademoiselle de Joncquières»), l’amour est aussi beau que mystérieux. Il va et vient au rythme des couples qui se délitent, des inconnus qui se rencontrent. Il en est de même pour ce dernier film qui, s’il ne se démarque pas par son originalité thématique ou sa mise en scène classique, brille par son écriture. Le scénario de Mouret parvient en effet à combiner moult intrigues, toutes interconnectées, avec une fluidité remarquable, et ce, malgré les très nombreux personnages. Une belle prouesse qui tient en haleine, même si les quelques rebondissements ne font qu’étirer le long-métrage, comme si le réalisateur ne savait pas comment achever son récit.

Le fameux trio d’actrices s’en sort d’ailleurs à merveille dans l’univers doux et insouciant de Mouret, bien qu’il y apporte une petite touche de gravité qu’il exploite au mieux pour nourrir sa réflexion sur la difficulté d’aimer l’autre, d’aimer en retour, ou la culpabilité dans le couple. À l’arrivée, le plus stimulant dans ces enchevêtrements d’histoires, c’est sans doute que dans «Trois Amies» une rupture ne signifie pas forcément la fin, mais surtout le début d’une nouvelle aventure.

3,5/5★

Au cinéma le 6 novembre prochain.

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