Critique29. März 2021 Emma Raposo
Netflix : «Les Irréguliers de Baker Street» - Une bande d’ados à l’assaut des forces du mal
Ils ont été la source d’inspiration de maintes adaptations au cinéma et à la télévision, les romans et nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle sont une nouvelle fois mis à l’honneur. Après le film «Enola Holmes» sorti en 2020, Netflix remet la compresse avec une série fantastique en 8 épisodes, inspirée des aventures du fameux détective Sherlock Holmes.
Ils errent dans les rues malfamées du Londres de l’époque victorienne et vivent dans un sous-sol miteux, Bea (Thaddea Graham), Jessie (Darci Shaw), Billy (Jojo Macari) et Spike (McKell David) sont quatre ados orphelins qui ont grandi dans le caniveau, livrés à eux-mêmes. Bientôt rejoints par Leo (Harrisson Osterfield), le fils de la reine Victoria se gardant bien de révéler sa véritable identité, les cinq amis vont voir leur quotidien quelque peu chamboulé lorsqu’un homme énigmatique fait son apparition.
L’individu en question n’est autre que John Watson (Royce Pierreson). En échange de quelques pièces, ce dernier propose à la bande de copains de l’aider à dénicher des informations concernant la disparition de quatre nouveau-nés. Les jeunes gens débutent leur investigation, mais vont vite réaliser que ladite affaire se révèle bien plus dangereuse que prévu. Au fil de cette enquête, et d’autres à venir, des forces démoniaques et des phénomènes paranormaux s’abattent sur la ville et ses habitants. Le créateur de la série, Tom Bidwell, s’inspire des légendaires histoires de Sherlock Holmes en centrant son intrigue, non pas sur le détective lui-même, mais sur une bande d’adolescents élevés dans la rue. Relayés au second plan, le célèbre détective privé et son acolyte, le Docteur Watson, font place aux jeunes protagonistes sans le sous et nourris aux petites magouilles, parmi eux Jessie, une jeune fille aux pouvoirs extralucides.
Les Irréguliers ont 17 ans et sont des enquêteurs hors-pair capables de décoder les plus viles énigmes...
Si dans les romans de Doyle, les dénommés «Irréguliers» sont des enfants SDF avec un rôle mineur, dans la série imaginée par Bidwell, les Irréguliers ont 17 ans et sont des enquêteurs hors-pair capables de décoder les plus viles énigmes. Lookés comme jamais, si bien que l’on peut parfois se demander à quelle période se déroule l’intrigue, le casting suit les traces d’une autre série, «Les Chroniques de Bridgerton», dans laquelle la production a laissé tomber la véracité historique pour privilégier la diversité. «Les Irréguliers de Baker Street» suit également la voie de la diversité avec, par exemple, un Watson métisse incarné par Royce Pierreson. Et si bien sûr, les écrits de Doyle mettent en avant le personnage phare de Sherlock Holmes, dans la série, on se place du point de vue des cinq camarades de route. Ainsi, le détective n’apparaît qu’à la fin du quatrième épisode, en camé invétéré vomissant et urinant sur le parquet du premier venu.
Gentilles amourettes, dossiers paranormaux et autres méchants des ténèbres, la série souffre souvent d’une comparaison avec un autre programme Netflix, «Stranger Things». Quand bien même on nage également dans le registre fantastique avec des ados en guise de sauveurs du monde, «Les Irréguliers de Baker Street», n’ont pas grand-chose d’autre en commun avec sa compatriote. Là où «Stranger Things» a réussi avec brio, «Les Irréguliers de Baker Street» échoue : des personnages peu charismatiques pour lesquels on ressent finalement assez peu d’empathie, des enquêtes qui se succèdent épisode après épisode, mais qui ne trouvent jamais un élan horrifique capable de nous hérisser les poils et des intrigues plates laissant le spectateur sur le bas-côté. Bref, en manque de frissons, de piquant et d’intérêt.
2,5/5 ★
«Les Irréguliers de Baker Street» est à découvrir dès maintenant sur Neflix.
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