«Périphériques, les mondes de Flynne» sur Amazon Prime - Une réalité virtuelle pas si virtuelle que ça

«Périphériques, les mondes de Flynne», nouvelle série de science-fiction à découvrir dès le 21 octobre sur Amazon Prime, nous emmène sur les traces de la jeune Flynne transportée d’un futur proche à un avenir post-apocalyptique à l’aide d’un jeu de réalité virtuelle. Deux univers et deux temporalités qui ne sont pas censées se rencontrer, et pourtant…

En 2032, dans un patelin de l’Amérique profonde, Flynne Fisher (Chloë Grace Moretz), employée d’un petit magasin d’impression 3D, jongle entre une maman malade, et Burton (Jack Reynor), un frère ancien soldat des Marines. Les perspectives d’avenir de Flynne ne sont pas franchement réjouissantes, elle qui possède pourtant un sérieux potentiel de «gameuse». Sa vie prend une tournure inattendue lorsque Burton lui demande de prendre sa place dans un nouveau jeu qu’une obscure société colombienne lui propose de tester en échange d’une grosse somme d’argent.

Le jeu en question propulse Flynne dans un Londres dépouillé de ses habitants, où la technologie a pris le pas. Elle se retrouve dans un périphérique, un corps en tous points pareil au sien, avec des sensations et des émotions tout sauf virtuelles. 70 ans séparent son univers et celui du jeu et pourtant, la jeune femme réalise que les deux mondes sont étroitement connectés. Lors de sa mission virtuelle, Flynne est chargée de dérober un secret conservé dans les murs d’un institut de recherche. Mais les informations sensibles que Flynne a en sa possession attisent les convoitises et la mettent, elle et sa famille, en danger. Car plus qu’une simulation, c’est bel et bien dans le futur qu’elle évolue aux côtés de Wilf Netherton (Gary Carr), un homme qui pourra peut-être éclaircir les nombreuses zones d’ombre.

Derrière la série se cache une équipe dont on connaît déjà les faits. Jonathan Nolan et Lisa Joy, créateurs de la série HBO «Westworld», officient en tant que producteurs exécutifs, aux côtés de Scott B. Smith, créateur, auteur et showrunner du show. Basé sur le roman «The Peripheral» de William Gibson, figure emblématique du cyberpunk, «Périphériques, les mondes de Flynne» s’inscrit largement dans ce genre en implantant son récit dystopique à la fois dans un futur proche et plus lointain, où la technologie et l’intelligence artificielle évoluent dans un univers post-apocalyptique.

Fidèle aux narrations de Gibson, la série relate une dystopie complexe aux nombreux allers-retours temporels qui pourrait bien larguer quelques spectateurs en chemin, mais qui, au fil des épisodes, pièce par pièce, livre ses secrets. Deux temporalités se côtoient, et dans chacune d’elles des flashbacks permettant de reconstituer le puzzle. Mais patience, il faut plusieurs épisodes pour que l’histoire trouve véritablement son rythme et pour comprendre cet entrelacs de récits.

À côté de ça, «Périphériques, les mondes de Flynne» déballe une réalisation soignée. Les divers effets spéciaux qui nous plongent dans un Londres futuriste sont convaincants. Le scénario, lui, comme les écrits de William Gibson, est exigeant, et la déshumanisation qu’entraîne la prise de pouvoir de la technologie n’entrave pas l’empathie que l’on peut développer pour les personnages, preuve que l’écriture de Scott B. Smith atteint son but.

Joliment menés par l’actrice américaine Chloë Grace Moretz, les 8 épisodes composent avec une brochette de protagonistes dont le passé hante leurs actions. À commencer par Wilf incarné par Gary Carr, mais également Burton, le frère de Flynne interprété par Jack Reynor aperçu dans le film de Ari Aster «Midsommar» (2019), ou encore l’ami de ce dernier, Connor (Eli Goree), mutilé de guerre. Une distribution grisante au service d’une série de science-fiction qui possède de nombreux atouts.

4/5 ★

«Périphériques, les mondes de Flynne» est disponible le 21 octobre 2022 sur Amazon Prime.

Bande-annonce

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