Critique18. Dezember 2019 Sven Papaux
Que vaut réellement «Star Wars: L'Ascension de Skywalker»?
L’épisode IX, «L’Ascension de Skywalker» conclut un cycle, répondant aux dernières questions soulevées par la dernière trilogie. Est-ce que J.J. Abrams va réussir à combler les fans?
Depuis 2015, la saga Star Wars a retrouvé une nouvelle jeunesse, dépoussiérée par Disney et J.J. Abrams. Reprenons: une première trilogie avec les épisodes IV, V, VI qui ont vu le jour entre 1977 et 1983, et ensuite, entre 1999 et 2005, les épisodes I, II et III. Après «Le Réveil de la force» et «Les Derniers Jedi», place à «L’Ascension de Skywalker». De nouvelles légendes vont naître et les Rey (Daisy Ridley), Poe (Oscar Isaac), Kylo Ren (Adam Driver) et Finn (John Boyega) se trouvent à la croisée des chemins.
«Si la mission échoue, tout ça aura été vain.» Cette phrase si souvent évoquée, si souvent traversée par un élan dramatique, que J.J. Abrams (en remplacement de Colin Trevorrow, parti en cours de projet) en fait son adage, son cheval de bataille pour tenter de recoller les morceaux de son prédécesseur: Rian Johnson. Peut-on parler d’un cri du coeur, un appel aux fans pour ne pas se montrer trop acerbes envers cet épisode IX. Car oui, la pilule est dure à faire passer.
«L’Ascension de Skywalker» est ce pur produit fait pour les fans, hypernormé, loin de l’appel au renouveau lancé par Rian Johnson. Un pas de côté, bien que timide, que J.J. Abrams corrige en l’enroulant dans divers poncifs, dans un sempiternel « remplissage de contrat » pour satisfaire la horde de fans. Et aussi fou que cela puisse paraître, certains choix opérés par Abrams n’ont parfois aucun sens en rapport avec «Les Derniers Jedi», cahier des charges oblige.
«Certains choix opérés par Abrams n’ont parfois aucun sens en rapport avec « Les Derniers Jedi…»
Manque cruel d’originalité traduit par une mise en bouche - les 25 premières minutes - voulue ultra rythmée, mais décousue, boursouflée, confinant le métrage dans une narration déstructurée, sans vraiment savoir où le script nous emmène. L’intégration - ou plutôt apparition - de plusieurs personnages, l’exposition de plusieurs intrigues dans un format limité et étiré sur 2h20, provoque la collision entre les enjeux et ce choix de mise en scène à l’allure effrénée.
Un galimatias compacté dans une oeuvre d’un ennui infini, si approximative et incohérente. Si bien que différents personnages centraux du volet précédent passent à la trappe, à l’image de Rose Tico (Kelly Marie Tran), au profit du trio principal : Rey, Poe et Finn, qui plus est une triplette de comédiens manquant cruellement de charisme.
Une conclusion bien maigre et ô combien lissée. Sans trop en dévoiler, le film ressemble à s’y méprendre à une sorte de réunion de famille, avec son lot de réponses (convenues), dévoilant les ficelles épaisses d’un scénario laborieux. Mais tout n’est pas à jeter - encore que.
Une guerre des étoiles n’est rien sans ses voyages supersoniques, à travers les multiples univers de Star Wars et ses petites bêtes rigolotes - vous découvrirez un Babu Frick fichtrement drôle. Alors derrière l’aspect spectaculaire des traversées spatiales, une longue aventure, épouvantablement longue, n’accouchant que d’une petite souris. Le terme épique n’est même pas effleuré. La mission a échoué, tout ça aura été vain.
En bref!
Bouclant cette trilogie, «L’Ascension de Skywalker» est le parfait produit typé pour les fans. Quelques qualités éparses, sans pour autant réveiller un réel plaisir. Un film qui fait pâle figure enchaîné à une mise en scène généreuse, mais diablement convenue. Le montage épileptique et son scénario à résonance creuse n’aident pas non plus. Décevant.
2/5 ★
Plus d'informations sur «Star Wars: L'Ascension de Skywalker».
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