Critique23. September 2019 Sven Papaux
«Rambo: Last Blood» - Le mauvais élève de la semaine
Cinquième volet du légendaire John Rambo, «Rambo: Last Blood» est une grande valse de meurtres, une tuerie sanguinaire gratuite sous couvert d’une vengeance froide et brutale. Seul point positif: Sylvester Stallone tient la forme à 73 ans.
Le vétéran de la Guerre du Vietnam, le colosse John Rambo (Sylvester Stallone) est toujours debout, toujours présent pour protéger les siens. Dans sa ferme située en Arizona, Rambo coule des jours paisibles avec Maria (Adriana Barraza) et sa nièce Gabrielle (Yvette Monreal), qu’il considère comme sa fille. Le jour où Gabrielle disparaît, embarquée par un cartel mexicain, Rambo sort les griffes, les couteaux et les armes.
Entre le Mexique et les États-Unis: un mur. D’après Trump, c’est un mur qu’il faut financer pour se couper des méchants Mexicains. Mais Rambo, lui, il préfère les zigouiller plutôt que de les enfermer derrière une grande muraille. Peut-on parler d’une manière de célébrer les idées «trumpiennes»? Si «Rambo: Last Blood» a une résonance politique un peu maladroite, Adrian Grunberg fait avant tout un film d’action pour dégommer du narco trafiquants. Avant la tuerie, un catalogue des clichés sur le Mexique, où la guérilla urbaine fait rage, où les femmes sont toutes traitées comme des bouts de viande. De l’autre côté de la frontière américaine, c’est la jungle, impossible d’en échapper pour John Rambo. Bien que Gabriella lui désobéisse - jeune fille immature qui se jette dans la gueule du loup -, l’ex-soldat n’hésite pas à prendre sa jeep et son couteau pour découper du trafiquant.
«Déluge d’hémoglobine pour hisser toujours plus haut le drapeau de la violence exacerbée.»
Flot de violence que va essuyer le vétéran du Vietnam: couvert de coups, tabassé par une horde de Mexicains enragés. Rambo se relève, fait la rencontre d’une journaliste indépendante, Carmen Delgado (Paz Vega). Un petit coup de main pour infiltrer un dangereux réseau de prostitution, dirigé par l’impitoyable Hugo Martinez (Sergio Peris-Mecheta) et assisté par son furieux frère Victor Martinez (Oscar Jaenada). Qui s’y frotte s’y pique! Les deux pauvres vont goûter à la colère du vieilli Rambo.
Déluge d’hémoglobine pour hisser toujours plus haut le drapeau de la violence exacerbée. Moins délirante que dans le quatrième volet, la brutalité de «Rambo: Last Blood» atteint son paroxysme quand John piège l’escadron de Hugo dans son ranch, pour le bouquet final. La guerre n’est jamais derrière Rambo, campé par un Sylvester Stallone encore athlétique pour son âge. On serait tenté de dire que c’est bien la seule force de ce métrage fusillé par une écriture d’un vide intersidéral, pollué par les travers du film d’action de mauvais goût.
En bref!
La légende Rambo tient plus de la forme réjouissante de Sylvester Stallone. Hormis l’âme de Rambo, l’œuvre en elle-même est un récit d’une violence extrême, forgé sur sa nostalgie vieillissante. On frôle le ridicule. Rambo contre les Mexicains, un tableau bien fade.
1,5/5 ★
Plus d'informations sur «Rambo: Last Blood». Au cinéma le 25 septembre.
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