Critique22. August 2019 Prescilia Correnti
«Scary Stories to Tell in the Dark» - Le plaisir de l'horreur vintage
Sorti en toute discrétion et sans grande prétention, «Scary Stories to Tell in the Dark» est la dernière création du réalisateur André Øvredal («Troll Hunter», «The Jane Doe Identity») qui remet au goût du jour de célèbres creepypastas. Des petites histoires horrifiques totalement effrayantes dont les internautes amoureux du paranormal raffolent. Alors cette version enfantine des célèbres contes d’horreur sera-t-elle convaincante?
Stella est une jeune adolescente un peu perdue qui voue une passion mordante pour les films et les histoires d’horreur. Avec sa bande d’amis, elle décide de fêter la célèbre fête d’Halloween en cette année 1968, mais lorsqu’un fâcheux événement vient à leur rencontre, le groupe d’amis part se réfugier dans une vieille maison hantée. Tout dérape lorsqu’ils découvrent un macabre livre d’histoires, objet de toutes les légendes morbides du coin.
Dès les premiers instants du film, plusieurs choses nous semblent familières, comme un arrière-goût de déjà-vu. Une ambiance d’Halloween, un groupe d’enfants inadaptés pour une mission de sauvetage, une petite ville américaine bien typée qui rime avec «Hill Valley» («Back To The Future»), une maison hantée et surtout un objet possédé. Bref, tous les ingrédients sont d’ores et déjà présentés pour nous livrer ce qui nous semble être un très bon ragoût aux saveurs horrifiques. Il faut dire aussi que les chefs à la barre de ce menu de creepypastas y sont pour quelque chose puisqu’on retrouve Guillermo Del Toro à la production et au scénario, accompagné de Dan et Kevin Hagemen, Marcus Dunstan et Patrick Melton.
«Un retour étrangement édifiant aux clans démodés des adolescents enquêteurs...»
A la carte de «Scary Stories to Tell in the Dark» nous retrouvons donc des histoires populaires qui ont hanté nos nuits comme «Harold», «The Big Toe», «The Red Spot» ou encore «Le Boogeyman». Des plats horrifiques qui s’avèrent finalement tous aussi satisfaisants, bien que non novateurs, et qui offrent des souvenirs réconfortants. Une prouesse par ailleurs, «Scary Stories to Tell in the Dark» crée un nouvel engouement pour l’horreur auprès des jeunes spectateurs. Histoire, peut-être, de dépoussiérer et de pimenter ce genre ancestral.
Au cœur de l’histoire, qui célèbre le pouvoir guérisseur de la narration, s’alignent les classiques clichés du cinéma d’horreur. Une jeune fille qui aspire à être écrivaine et qui aime se faire peur (Zoe Margaret Colleti), un énigmatique adolescent (Michael Garza), le petit intello de service au cœur d’artichaut (Gabriel Rush), la pin-up du coin (Natalie Ganzhorn) et le rebelle de la bande (Austin Zajur). «Scary Stories to Tell in the Dark» sera un retour étrangement édifiant aux clans démodés des adolescents enquêteurs. Il y a un plaisir vintage à voir ces enfants se frayer un chemin au travers des peurs inhérentes à la vie. De l'étonnant montage d'ouverture avec «Season of the Witch» aux araignées rampantes jusqu’aux épouvantails flippants, André Øvredal nous épate en donnant des visuels plutôt forts et éprouvants pour des yeux d’adolescents.
En bref!
«Scary Stories to Tell in the Dark» est un film qui s’apprécie autant pour son visuel que pour son histoire. Bien qu’il n’ait pas la prétention d’effrayer comme un «Conjuring» ou un «Annabelle», il permet de redonner goût à un vieux style de films d’horreur, celui où on savait apprécier les moments angoissants sans trop d’effets spéciaux.
4/5 ★
Plus d'informations sur «Scary Stories to Tell in the Dark». Au cinéma depuis le 21 août.
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