Critique2. April 2019 Theo Metais
« Shazam! » - Une bouffée d’air frais dans l’univers DC
Après le récent « Aquaman » , l’univers cinématographique DC s’étend à nouveau avec son nouveau super-héros teenage dans « Shazam! ». Entre Marvel et DC, au cinéma ou sur vos plateformes de streaming préférées, les super-héros pullulent à n’en plus finir. Rasoirs, désuets ou gonflés à la CGI, « Shazam! », lui, se démarque et se révèle étonnamment efficace.
Billy Batson (Asher Angel) est une tête brûlée. Adolescent en perdition, il cherche désespérément sa mère. Alors qu’il est placé dans une famille, il fera la rencontre d’autres adolescents, et d'un étrange mage qui lui transmettra ses pouvoirs. Un mot prononcé le transcende, « Shazam! », voilà que l'ado devient un héros trentenaire aux pouvoirs divins (Zachary Levi). Entre temps une force maléfique s’est libérée sur la ville. La belle affaire, un nouveau héros est né !
Sorte de pâle copie de Superman, ce Captain Marvel original déclenche, dès ses premières publications en 1940 dans les Whiz Comics, une guéguerre odysséenne entre les différentes maisons de comics de l’époque. Interdit de publication et laissé à l’abandon, Marvel acquiert finalement les droits du personnage en 1967 et lui développe sa propre ligne de comics, laquelle débouchera d’ailleurs sur le très récent Captain Marvel avec Brie Larson. Plus tard en 1972, DC rachète les droits du Captain Marvel des Whiz Comics et publiera un premier Shazam!: The Original Captain Marvel. Il faudra attendre le « The New 52 » (réforme de l’univers DC en 2011), pour voir l'alter ego de Billy Batson officiellement renommé Shazam.
Un outsider donc, qui ne manque pas d’humour et qui ne cessera de s’amuser des codes super-héroïques. Parfaitement incarné par Zachary Levi, dans sa forme évoluée, ou adorable à 14 ans, en la personne de Asher Angel, l’histoire de ce super-héros et de son acolyte incarné par l'excellent Jack Dylan Grazer est aussi réjouissante qu'inattendue. Nous pensions à un mauvais remake de l’humour à la Deadpool (du moins c'est ce que laissait présager les premières bandes-annonces) mais il n’en sera rien. Shazam! trouvera sa propre (im)pertinence, son humour et le personnage se crée une réelle identité.
Avec un budget moindre comparé aux autres productions de sa trempe ($85,000,000 contre $160,000,000 pour Aquaman ou $152,000,000 pour Captain Marvel), le réalisateur suédois David F. Sandberg révèle une écriture soignée, une mise en scène léchée et des personnages incarnés. Seule peut-être la figure maléfique du Dr. Thaddeus Sivana (Mark Strong) laissera indifférent, trop peu convaincante tant elle déborde d’effets, jusqu’à son introduction dispensable. Dans cette famille d’accueil, le destin du jeune Billy Batson aura une portée salvatrice. Parfois convenu, mais candide et tendrement irrévérencieux, Shazam! saura nécessairement surprendre.
En bref !
Une bouffée d’air frais adolescente dans le paysage super-héroïque. Jamais badass, ni sexy, ni moralisateur, ni manichéen, Shazam! se pose ailleurs et avec humour. Un début plus que prometteur pour la suite.
3,5/5 ★
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