Critique1. Juli 2019 Lino Cassinat
«Spider-Man: Far from Home» - La pas si folle virée de Peter Parker
Après les évènements d’«Avengers : Endgame», les attentes sont nombreuses concernant les films suivants dans le MCU. Car mine de rien, après un tel évènement cinématographique, il faut trouver un moteur suffisamment puissant pour enchaîner avec la suite. Malheureusement (ou pas ?) pour ceux qui ont de telles attentes, elles ne seront quasiment pas comblées par «Spider-Man : Far from Home».
Spider-Man pensait laisser un temps le costume de super-héros derrière lui en partant en vacances en Europe. C’était sans compter sur Nick Fury et l’attaque d’étranges créatures sur le continent.
Le film se vit en effet quasi-intégralement comme un épilogue de la phase 3 de Marvel, mais ne lance rien de concret ou de suffisamment solide pour la phase 4. Non, Spider-Man est bien un film consacré intégralement à son héros Peter Parker, malgré l’ombre imposante (et un peu envahissante) d’Iron Man. Et comme «Spider-Man : Homecoming», il est très clairement une comédie orientée teenage drama qui aurait encore beaucoup à apprendre de «La Folle Journée de Ferris Bueller».
Tom Holland confirme qu’il est un choix de casting excellent
Pourquoi ? Car l’écriture et le rythme du film sont tout ce qu’il y a de plus banal, et les personnages plus lisses et parfaits que jamais. Alors, l’ensemble de Far from Home tient correctement, tant dans son versant comique que dans son versant émotionnel, et Tom Holland confirme qu’il est un choix de casting excellent, comme la plupart des autres acteurs - seul Samuel L. Jackson semble ne plus en avoir rien à faire. Mais tout cela ne peut dissiper le sentiment d’une comédie adolescente extrêmement aseptisée, et surtout, extrêmement peu ambitieuse.
Et d’un côté, on le comprend : en plus de la romance et des personnages, il faut aussi développer l’action et les super-héros. Et là en revanche, c’est une vraie douche froide. Passons rapidement sur Mysterio : son adaptation en gentil et son interprétation par Jake Gyllenhaal ont beau être réussies (malgré une surabondance de « bullshit tech »), absolument personne d’un peu familier avec l’univers de Spider-Man ne sera surpris lors du gros twist le concernant. Une bonne moitié du récit se déroule donc dans une atmosphère de mystère artificiel concernant la menace, et on se languit d’attendre que le film arrête les faux-semblants et passe aux choses sérieuses.
«Spider-Man: Far from Home» ne fait preuve d’aucune inventivité...
Mais le plus gros problème du film, c’est sa dimension grand spectacle. Si les illusions de Mysterio sont très bien pensées, les scènes d’actions pures sont franchement fainéantes. «Spider-Man: Far from Home» ne fait preuve d’aucune inventivité et exploite à peine les possibilités chorégraphiques offertes par son super-héros. Et surtout, il fait l’erreur fatale de garder sa pire scène d’action pour la fin, et le climax est un fouillis, illisible, raté. Impardonnable pour un film venant d’une franchise aussi friquée que le MCU. Avertissement : il y a deux scènes post-crédits (et la première est une assez savoureuse caricature d’Alex Jones).
En bref !
«Spider-Man: Far from Home» se suit sans déplaisir, mais manque cruellement d’audace et d’inventivité, et s’oublie quasiment dans la seconde.
3/5 ★
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