Theo Metais
Avant «The Florida Project», Sean Baker avait tourné à l’iPhone le formidable «Tangerine», ou les pérégrinations de Sin-Dee, une jeune trans et travailleuse du sexe à la recherche de son proxénète et compagnon après sa sortie de prison la veille de Noël. Se dévoile alors une déambulation explosive, brute, organique et magnifique alors que la nuit tombe sur la cité des Anges.
Dévoilé en grande pompe à Sundance en 2015, un nouveau prince du cinéma indépendant était né. Pour certains l’un des meilleurs films de l’année, un budget ridicule de 100 000$, trois iPhones 5S et la rencontre déterminante avec les formidables Kitana Kiki Rodriguez et Mya Taylor au Los Angeles LGBT Center en 2013. Une écriture d’une tendresse infinie pour ses personnages, une maestria contagieuse, un film de quartier à la manière d’un «Do The Right Thing», on virevolte autour du Donut Time à Hollywood un peu en bus, un peu en taxi, mais surtout à pied pour retrouver Chester et celle dont, à en croire la rumeur, il s’est entiché pendant son bref séjour en cabane.
Une écriture d’une tendresse infinie pour ses personnages...
De Sin-Dee, en passant par son amie Alexandra, au conducteur de taxi arménien Razmik (incarné par Karren Karagulian) et le proxénète Chester (James Ransone), la pellicule dévoile une fable racontée en temps réel et fabuleusement contemporaine. Violences transphobes, travail du sexe, homosexualité, racisme, immigration, «Tangerine» est une incartade sensible dans le quotidien de ces vies parfois en marge de leurs contemporains. Sean Baker et son acolyte Chris Bergoch d’en distiller une ode à l'entraide et à l’amitié. Quelque temps après «Starlet» en 2012, ce fût une entrée survitaminée dans la grande cour du cinéma contemporain. Déjà un classique, à (re)voir sans modération!
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Disponible en VOD.
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