Critique20. September 2018

«The Nun» - La Nonne et son chemin de croix

«The Nun» - La Nonne et son chemin de croix
© Warner Bros

Tirée des dossiers de Ed et Lorraine Warren, célèbre couple de démonologues, la saga Conjuring a raflé des sommes astronomiques dans le monde. Ces histoires ont vu deux films estampillés «Annabelle» et deux autres «Conjuring». Cette fois-ci, place au spin-off de la saga horrifique, «The Nun», sous la houlette du réalisateur Corin Hardy.

Tout commence par un suicide étrange dans une abbaye des montagnes roumaines. Alors qu’un jeune paysan canadien, appelé « Frenchie » (Jonas Bloquet), découvre le cadavre de cette soeur pendue, le Vatican décide d’envoyer le père Burke (Demian Bichir) et sa partenaire, Soeur Irène (Taissa Farmiga). Le couvent est vu d’un mauvais oeil par des villageois qui crachent rien qu’en entendant son nom, on dit qu’un démon hante les lieux. Et les rumeurs disent vrai puisque c'est le désormais très populaire Valak, un démon qui a déjà donné pas mal de fil à retordre au couple Warren dans les films précédents. Rappelez-vous, c’est ce tableau d’une nonne au visage inquiétant qui trône dans la maison des Warren dans une semi obscurité.

Une fois passées les présentations, l’enquête débute pour notre duo intrépide. Rapidement, nous découvrons une mise en scène exclusivement axée sur des sursauts terrifiants. Une bonne dose de suspense vous cramponne au strapontin et même si le cinéma d’horreur est appelé à vous faire faire quelques soubresauts, il manquera tout de même un semblant de structure. The Nun est le stéréotype même du film d’horreur gâché et bâclé, juste là pour faire peur. Rien d’autre ! Des visions horribles et des spectres qui vous filent la chair de poule, mais derrière la façade, c’est le néant total.

C’est simplement du frisson...

Pas la moindre trace d’une quelconque question morale ou d’une remise en question de la foi face à la force maléfique de Valak. Non, c’est d’abord une traque à la sorcière (ou plutôt au démon) dans les catacombes d’une abbaye obscure, avant de comprendre que l’antidote à tout ça serait le sang du Christ. Demián Bichir, fabuleux dans Dom Hemingway, et la talentueuse Taissa Farmiga sont enfermés dans deux personnages inintéressants, jamais développés, hormis peut-être le passif d’exorciste du Père Burke. Seul indice sur le passé de l’un des instigateurs. Sinon, oubliez la couche psychologique du récit, Corin Hardy préfère se précipiter à tout-va pour vous faire frémir de peur, oubliant son récit par la même occasion. C’est simplement du frisson.

Demián Bichir, Jonas Bloquet & Taissa Farmiga © Warner Bros

En Bref !

Au milieu de visions et d’apparitions terrifiantes, The Nun est un genre de « cinéma poubelle », ne jouant jamais sur une force de frappe qui aurait pu être intéressante. Des personnages laissés à l’abandon et des situations prévisibles. Le film signé Corin Hardy est une coquille vide qui ravira les adeptes du « jump-scare ».

Note de la rédaction -> 2/5 ★

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