Article3. Mai 2022 Maxime Maynard
Trois bonnes raisons de regarder (ou pas) «The Kardashians» sur Disney+
Voilà tout juste un an que s’achevait «L’incroyable famille Kardashian» et déjà le célèbre clan revient sur les écrans dans un nouveau programme de téléréalité. Avec trois épisodes actuellement en ligne, voici trois bonnes raisons de continuer à regarder (ou pas) «The Kardashians».
Précédemment, le nom de «Kardashian» était, pour bon nombre d’américains, lié au sensationnel procès pour double homicide du célèbre joueur de football américain O.J Simpson, où Robert Kardashian, mort en 2003, était avocat. Tout change en 2007 avec la diffusion de la sex tape de Kim, l’une de ses filles. Les journaux s’enflamment. Devant une telle opportunité, Kris Jenner, la mère, entraine sa tribu dans une aventure bien particulière. Ainsi sort sur le petit écran «L’incroyable famille Kardashian». Ébahit, le public découvre le quotidien d’une famille à la soif de célébrité évidente. Et c’est un succès. Aujourd’hui, nous les retrouvons dans une nouvelle émission hebdomadaire de téléréalité, sobrement nommée «The Kardashians».
1 - La tribu s’impose
En 2007 commence un programme qui prendra le monde d'assaut. Car la famille Kardashian-Jenner sait se vendre. Débridée, elle donne à observer les moindres détails de son existence, à écouter les discussions les plus personnelles. Et c’est cette porte ouverte sur une intimité relative qui apportera aux membres du clan le statut de superstar, amassant au passage des milliards de dollars. Avec pas moins de sept programmes dérivés de l’émission originale et une présence quasi constante dans les médias, leur impact sur le paysage audiovisuel se fait grandement ressentir. Une toile soigneusement tissée qui accroît d’année en année, de rencontre en rencontre. Car aux forts caractères de la fratrie s’ajoutent les visages de multiples personnalités, du célèbre rappeur Kanye West à Travis Baker, batteur du groupe Blink 182, qui vont et viennent aux rythmes des liaisons, des mariages, des ruptures. Un engrenage gargantuesque auquel il serait bien difficile d’échapper. Et après quinze années d’une omniprésence étudiée, nous serons tentés de continuer à scruter et analyser cette biocénose renommée, poussés par une curiosité quasi anthropologique.
2 - Une ubiquité médiatique
Si l'émission reste très ouvertement scriptée, la partie «réalité» pourra séduire. Elle nous ouvre les coulisses d’émissions de divertissement reconnues et présente ainsi l’envers du décor d’un monde si éloigné du nôtre. Et alors que le «Late Late Show» de James Corden reçoit Kloé, Kim se prépare pour le célèbre programme humouristique «Saturday Night Live». Si «The Kardashians», tournée autour d’octobre 2021, n’offre aucune nouvelle information, elle présente une vision plus personnelle d’extraits de vies constamment accaparées par le public, sacrifiées sur l’autel du voyeurisme. Car dans ce monde connecté à l’extrême, les plateformes médiatiques et les magazines people participent au développement de péripéties «karadashianesques». Avec les réseaux sociaux, la moindre rumeur et les derniers oui-dire se retrouvent diffusés avec une déconcertante facilité. Le divorce délicat de Kim et Kanye West, la grossesse de Kylie : ces petits encarts d’un certain type de journalisme trouvent ici leurs échos. Conscients des événements à venir, nous attendons une possible apparition de Pete Davidson, actuel compagnon de Kim, espérons une respectueuse mention du drame du Festival Astrowold, où plusieurs personnes perdirent la vie lors d’un concert de Travis Scott, compagnon de Kylie. Une mise en abyme à la limite du documentaire.
3 - Petit péché mignon
Si Kris, Kim, Khloé, Kourtney et le reste du clan Kardashian-Jenner sont connus pour quelque chose, ce sera surtout pour leur gêne inexistante quant à l’exposition de leur vie privée, source incontestable de leurs revenus. Cette boucle exhibitionniste se retrouve ici bouclée par l’apparition d’une potentielle nouvelle vidéo intime : hasard bien incommodant, redondance de la toute première saison de leur téléréalité originale. Car c’est par une sex tape - et l’incroyable faculté d’Internet à exposer à toute vitesse une intimité principalement féminine - que tout avait commencé. Paris Hilton ou Pamela Anderson - dont l’histoire est illustrée dans le superbe «Pam et Tommy», aussi sur Disney+ - en firent les frais. Mais si, dans cette nouvelle série, l'embarras de Kim paraitra discutable, une gêne bien réelle traversera l’écran pour toucher en plein cœur le public. Et à se demander jusqu’où la famille sera bien prête à aller, il pourra ainsi en oublier ses propres grands moments de solitude et autres embarrassantes réminiscences. Un transfert émotionnel libératoire, source addictive d’un véritable plaisir coupable.
Bande-annonce
Une série Hulu à découvrir sur Disney+.
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