Critique24. Oktober 2022

«L'innocent» - Braquage à la française

«L'innocent» - Braquage à la française
© 2022 Cineworx

Une cinquième fois, Louis Garrel prend place derrière la caméra pour offrir un nouveau long-métrage à la croisée des genres.

(mis à jour le 26 octobre)

Sylvie (Anouk Grinberg), animatrice d’un atelier théâtre dans un centre pénitencier, est amoureuse. La soixantaine, elle a enfin trouvé le bonheur dans les bras de l’un des prisonniers : Michel (Roschdy Zem). Très vite, le couple se marie et projette d’ouvrir ensemble un magasin de fleurs. Mais cette euphorie n’est pas partagée par Abel (Louis Garrel), le fils de Sylvie, qui craint pour la sécurité de sa mère. Il décide alors d’espionner les activités de son nouveau beau-père.

Héritage d’une certaine tradition familiale, Louis Garrel aime le cinéma. Un amour qui transperce «L’innocent» en une multitude de genres. Drame familial, polar d’auteur, comédie romantique : si ces variations peuvent éreinter, elles se font le portrait d’un plaisir cinématographique intemporel. Ainsi, du long-métrage émanent des parfums d’époques révolues, accompagnés par une bande-originale aux agréables tonalités vintages.

En effet, la musique, point culminant d’une dramatisation de l’action, ponctue agréablement les envols émotionnels de morceaux empreints de nostalgie. Un bouillonnement de sentiments que l’alchimie de la distribution cuisine avec soin. Car si les dialogues restent peu engageants, la passion de ses protagonistes convainc, menée par une Noémie Merlant captivante en meilleure amie exubérante.

Un bouillonnement de sentiments que l’alchimie de la distribution cuisine avec soin...– Maxime Maynard

Par un jeu de cadrage, Louis Garrel tente de se rapprocher au plus près de ses personnages. Une mise en scène qui peut se faire vecteur d’un sentiment proche de la claustrophobie. Heureusement, les moments d’actions permettent à la caméra d’embrasser l’espace, et de suivre, de-ci de-là, disputes, courses poursuites et filatures amateurs d’Abel à travers les paysages lyonnais, pour une scénographie aux aspects de vieux films d’espionnage.

Si plusieurs scènes paraissent s’étirer, l’humour, naturel et spontané, apportera son lot de divertissements pour un mélange des genres rafraîchissant. Et si un deuxième visionnage peut paraître nécessaire afin d'absorber toutes les facettes de l’œuvre, la distribution parfaite permet à «L’innocent» de séduire son public.

3,5/5 ★

À découvrir au cinéma le 26 octobre

Plus d'informations sur «L'innocent»

Bande-annonce

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