Critique29. September 2022 Maxime Maynard
ZFF 2022 : «The Almond and the seahorse» - J’ai la mémoire qui flanche
C'est en avant-première mondiale que l’équipe du film présentait «The Almond and the seahorse» à la 18e édition du Zurich Film Festival, et si l’histoire intrigue, le long-métrage dramatique ne parvient jamais à vraiment s’élever.
Suite à un accident voilà 15 ans, Gwen (Trine Dyrholm) reconnaît chaque jour un peu moins sa compagne Toni (Charlotte Gainsbourg). Joe (Celyn Jones), lui aussi, voit sa mémoire régresser après l’ablation d’une tumeur. Malgré toute l’aide de sa partenaire, Sarah (Rebel Wilson), la situation ne cesse de se dégrader. Dans l’espoir d’une amélioration, les deux couples se retrouvent dans le service du docteur Falmer, spécialiste du cerveau.
L’amande et l’hippocampe, de petites régions cérébrales en charge de la mémoire. Leur impact sur notre existence est majeur. Gwen, Toni, Sara et Joe ne le savent que trop bien, et leurs vies se transforment inexorablement à mesure que la mémoire se dégrade. Pour les interpréter : une distribution de choix. Et alors que Charlotte Gainsbourg donne une honnête performance, Celyn Jones, aussi coscénariste et coréalisateur, charme par sa légèreté et son naturel étonnant. Mais c’est vers la danoise (Trine Dyrholm) que se tournent tous les regards. Son aura solaire illumine l’écran à chacune de ses apparitions pour une remarquable prestation, tout en subtilité. Loin derrière : Rebel Wilson, qui a bien du mal à suivre. Si son talent comique est indéniable, elle offre ici, dans son premier rôle dramatique, une performance, certes, pleine de vitalité, mais maladroite et inégale.
L’overdose se fait sentir devant l’omniprésence forcée de plans esthétisants...
Adaptation de la pièce de théâtre qu’il avait coécrit avec la dramaturge irlandaise Kaite O’Reilley, et dans laquelle il jouait, Celyn Jones reprend ici son rôle et se glisse derrière la caméra, accompagné par le directeur de la photographie Tom Stern, connu pour ses collaborations sur les films de (Clint Eastwood). Une expérience professionnelle et un savoir artistique qui s’illustrent pleinement à l’écran. Ainsi, de magnifiques plans embrassent les paysages de la ville de Liverpool accompagnés des mélodieuses compositions de Gruff Rhys. Malheureusement, la photographie soignée n’est pas suffisante pour saisir toute l’attention du public pendant les 96 minutes du film. Rapidement, l’overdose se fait sentir devant l’omniprésence forcée de plans esthétisants et d’airs instrumentaux, pourtant charmants.
En présentant un ensemble méditatif, les réalisateurs osent s’éloigner du format propre au théâtre, mais offrent une transposition à l’écran en manque de rythme. The Almond and the Seahorse a bien du mal à tenir ses promesses.
3/5 ★
Plus d'informations sur «The Almond and the Seahorse»
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