Plus là pour personne Suisse 2009 – 85min.
Communiqué de presse
Plus là pour personne
Tout commence par un accident.Le croisement mal négocié entre une voiture et une moto.Le croisement, surtout, de plusieurs destins.Il y a Martine et Paul, couple bourgeois en déliquescence, deux cinquantenaires qui ont renoncé à leurs rêves.Il y a Gregor, jeune homme désabusé, enfermé dans son propre désenchantement, dans sa solitude désincarnée.Il y a Anna, qui elle, à l'inverse, cherche la rencontre, l'aventure. Et il y a Albert, un vieil homme entré en résistance qui agit plutôt que de geindre sur lui-même.Gregor meurt, Paul s'enfonce inéluctablement dans la culpabilité, Martine ment. Martine aimerait qu'Anna vive à sa place, Paul ne veut plus vivre, Gregor aurait voulu qu'Albert l'aide à donner un sens à sa vie.Tous ces personnages mènent des combats solitaires, mais tous appartiennent à un corps universel : la Mort. Tous la frôle, la refuse, la refile ou l'offre...Un jeu de passe-passe sans compassion dans lequel les existences avec leurs rêves et leurs fantasmes, s'effleurent, se croisent, se mêlent, pour finir par interagir entre elles. Albert, lui, va continuer sa route, celle de ses improbables sabotages de voitures. Anna peut-être aussi, mais sa route à elle, est celle de la vie qui commence.
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Commentaires
Un assez bon résumé de la (ma) vie de post-accidenté. Concerné ou impliqué,... choisissez
D'encouragement. Mis à part le fait que le film est quelque peu maniéré, ce qui pêche surtout c'est le scénario (ou la mise en scène) spécialement dans la troisième partie qui fait tout à fait pièce rapportée.
Pourquoi lorsque l'on parle de cinéma suisse, s'attend on toujours au pire et non pas au meilleur ?
<br>Les techniciens helvètes du cinéma n'ont plus à prouver leurs compétences et s'il le fallait, ce film à lui seul montrerait qu'ils connaissent et maîtrisent leur métier. Le choix esthétique osé d'une image en camaïeu de gris (avec un peu trop de filtres "coquins » peut-être), montre un travail minutieux et délicat à souhait, tout autant qu'il offre un corps au sujet proposé: la grisaille, propre et nette du monde qui est décrit, correspond à l'absence de plus en plus évidente de vie en chaque personnage. Les femmes s'en sortent par la seule porte de salut possible : la fuite en avant sans compromis, délaissant tout. Les hommes, eux, meurent, incapables de se régénérer, de retrouver l'essence même de ce qui les a motivés ou qui aurait dû les motiver un jour.
<br>Cependant, si la structure tripartite est de bon aloi, le film ne décolle pas. Une pesanteur, non voulue à n’en pas douter, persiste et empêche le spectateur de se plonger dans l'histoire offerte sans état d'âme. Serait-ce la faute aux actrices et acteurs ? Peut-être! Mais plus que leur jeu, on préférerait accuser la mise en scène qui pêcherait par trop de précision, trop de mécanisme logique appliqué comme un assemblage de pièces parfaitement agencées, mais auxquelles il manque l'essentiel pour exister. La vie n’est pas logique. La vie n’est pas régulière. La vie est chaos. Dans « Plus là pour personne », réglé telle une horloge de haute précision, pas de doute on est en Suisse. Et comme dans la majeure partie des films suisses actuels, pour ne pas dire tous, le point faible n’est autre que les dialogues. Trop plats, trop justes, trop systématiques, ils ne savent pas, ici comme ailleurs, trouver la magie nécessaire pour libérer le jeu d’acteur. Qu'on se souvienne des "Salamandre" ou des "Höhenfeuer", des "Lunes avec les dents" ou des "Die Plötzliche Einsamkeit des Konrad Steiner", aux dialogues, vifs, tranchants ou discrets et parcimonieux, mais toujours "naturels", "vrais", « universels ».
<br>Quoiqu’il en soit, Jean-Laurent Chautems offre une première oeuvre de qualité, qui a défaut d'être parfaite, nous laisse espérer du meilleur à venir.… Voir plus
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