Much Loved France, Maroc 2015 – 104min.

Critique du film

Much Loved

Critique du film: Geoffrey Crété

Marrakech. Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont des prostituées. Ensemble, et malgré leurs différences et leurs problèmes personnels, elles partagent leur quotidien, de leurs nuits avec de riches clients à leurs anecdotes sur le métier. Encadrées par des maquerelles, conduites de soirées en soirées par un chauffeur, elles passent entre les mains des touristes, Marocains ou princes saoudiens, tout en essayant de garder la tête haute face à une société qui refuse leur existence.

Pas étonnant que Much Loved ait provoqué un scandale auprès des autorités marocaines, au point de voir sa sortie annulée l’année dernière pour des motifs douteux : le film de Nabil Ayouch ressemble à un ouragan de liberté et de vie, d’une force politique décapante, qui offre une perspective glaçante sur la condition de la femme. Loin de tomber dans les écueils du genre malgré une histoire sinistre, Much Loved dresse le portrait haut en couleur de femmes modernes, libres dans leurs corps et leurs paroles. Aimées, désirées et nécessaires, mais également détestées, méprisées, ou pire encore, elles symbolisent toute une société malade, qui trouve un peu d’air et d’espoir dans la fougue de ces héroïnes des rues. Nommée au César de la meilleure actrice, l’excellente Loubna Abidar est l’une des révélations de ce film à ne pas rater, et à vivement soutenir.

14.04.2024

4

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 8 ans

A Marrakech, elles sont belles, jeunes, indépendantes, solidaires et… prostituées. Le film qui suscita une violente polémique au Maroc s’attache à donner visage et parole à ces corps à vendre. Seules contre tous, au prix de mille sacrifices, ce sont des femmes qui rêvent d’amour et de liberté tout en restant à la merci des hommes, qu’ils soient clients, maquereaux ou policiers. Les comédiennes non-professionnelles sonnent juste et vraies dans cette fiction bien documentée qui parvient à éclairer le sombre de lumineuses couleurs.

(8/10)
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