The Assassin Chine, France, Hong-Kong, Taïwan 2015 – 105min.
Résumé
Chine, IX siècle. Confiée pendant des années à une mystérieuse femme qui lui a enseigné les arts martiaux, Nie Yinniang retrouve sa famille. Devenue une guerrière redoutable, elle est chargée d’éliminer Tian Ji’an, gouverneur de la province de Weibo, qui se lève face à l’Empereur et refuse son autorité. Mais Tian Ji’an est le cousin de Nie, auquel elle était promise des années auparavant. Et alors que l’ordre des Assassins lui ordonne de l’abattre, elle a des doutes sur sa mission et ses sentiments de femme…
Date de sortie
Suisse All.: 9 juin 2016
Romandie: 9 mars 2016
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Commentaires
Magnifique ! Décors, paysages, costumes et musique somptueux. Pour le scénario, j'ai l'impression d'en avoir capté la moitié tellement il semble me manquer de clés. Je pense quand même que je retournerai le voir pour essayer de comprendre !
Un film étrange et mélancolique. Une succession de tableaux que j’aurais aimé contempler plus longtemps. Une presque absence de musique remplacée par les crissements et bruissements des soies. On croit même respirer la fumée des bougies qui se consument. Un film lent où les regards sont plus éloquents que les paroles murmurées. Du grand art. Mais avant d’aller voir ce film lisez le synopsis, sauf si vous comprenez parfaitement le mandarin et que vous n’êtes pas contraints de lire les sous-titres. Une surprise finale, la musique d’un bagdad !… Voir plus
Pensée du jour : Killing me softly
Dans une Chine médiévale fragilisée par les manœuvres politiques, Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil. Formée secrètement aux arts martiaux, elle fait désormais partie de l’ordre redoutable des assassins. Sa prochaine mission, tuer le gouverneur Tian Jian, menace potentielle de l’Empire et… l’homme qu’elle aime depuis toujours.
"Ta technique est irréprochable mais ton âme reste prisonnière de tes sentiments." Ainsi sermonne la nonne taoïste tout de blanc vêtue l’ange noir magnifique qui se tient à ses côtés. Le sacrifice ou la trahison, voilà tout ce qu’il reste à Yinniang. Au bord de la falaise, la confrontation entre les deux femmes s’achève dans une brume opaque du plus bel effet. Sentence clé et reflet symbole du sentiment du spectateur ? Après un prologue entre gris clairs et gris foncés, le film arbore des teintes plus que saturées. Le Taïwanais, grand prix de la mise en scène à Cannes en 2015, s’appuie sur l’esthétisme pour séduire quitte à obscurcir son intrigue. Entre l’épure, les ellipses et les digressions, son propos pourtant simple s’enfume. Préférant la contemplation, il limite l’action et raréfie les scènes de combat, quitte à décevoir les passionnés du genre qui espéraient retrouver le spectaculaire des Ang Lee, Zhang Yimou ou Wong Kar-wai. Restent le beau et le vain dans ce voyage en une Asie exotique et mythique. Renforcé par son format 4:3, le film a les allures d’une suite de tableaux admirables mais dont l’histoire et le contenu demeurent lointains au point d’en entraver la force émotionnelle.
7/10
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