À voix haute France 2016 – 78min.
Critique du film
À voix haute
Chaque année à l’Université de Saint-Denis près de Paris, se déroule le concours “Eloquentia”, qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 ». Des étudiants de cette université issus de tous cursus, décident d’y participer et s’y préparent grâce à des professionnels (avocats, slameurs, metteurs en scène…) qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public. Au fil des semaines, ils vont apprendre les ressorts subtils de la rhétorique, et vont s’affirmer, se révéler aux autres, et surtout à eux-mêmes. Munis de ces armes, Leïla, Elhadj, Eddy et les autres, s’affrontent et tentent de devenir « le meilleur orateur du 93 ».
Sous l’étendard “Banlieue, jeunesse et théâtre“, „A Voix Haute“ possèderait presque les caractéristiques du reportage social, béni-oui-oui et faussement engagé de fin journal télévisé. Mais à travers le parcours de ces étudiants, le réalisateur diffuse une magie plus universelle bien qu’il faille glisser sur les interludes et la mélodie un peu tire-larme pour en apprécier la subtilité. “Eloquentia”: concours d’éloquence - la part belle est faite à la verve, au verbe, à la parole chantée, râpée et slamée. Ces versificateurs gravissent les pentes du Mont Oral avec tendresse et un appétit féroce. Quelques réserves quant à l’esthétique et le montage très „service public“ mais, plus qu’un documentaire, Stéphane de Freitas, Ladj Ly et les participants au concours illuminent les vertus de la parole, celles qui apaisent et émancipent les Hommes.
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Commentaires
Le réalisateur passe à côté de son sujet, l'art oratoire. Il coupe dans leur élan les candidats à chacune de leurs tirades, au moment même où le spectateur commence à ressentir de l'émotion en les écoutant. Au lieu de cela, il montre la concurrence entre les participants et finalement la victoire de l'heureux élu, comme un vulgaire jeu télévisé.… Voir plus
Dernière modification il y a 6 ans
“Au commencement était le Verbe”
Le concours Eloquentia est organisé chaque année au sein de l’Université de Saint-Denis près de Paris. Après 30 jours de préparation auprès de professionnels – avocats, comédiens, poètes –, les étudiants volontaires s’affrontent dans des joutes orales avec l’espoir de devenir le « meilleur orateur du 93 ».
Quand le silence tue les idées, la parole se fait dorée. Libre, bonne et d’honneur, elle est prise et donnée. Arme d’attaque et de défense, le pouvoir est de la maîtriser. Argumenter pour convaincre, haranguer pour être écouté. Belle est cette jeunesse qui s’en est emparée. Loin des clichés qui l’ont stigmatisée. Leïla, la féministe voilée. Elhadj, de la rue rescapé. Souleïla, tout en théâtralité. Eddy, au pas si décidé. Tous, un message à faire passer. Une fois les lumières rallumées, souriant et touché, le spectateur lui… se tait.
7.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
4.5: Les héritiers de la parole
Elles s'appellent Leila, Sulleila, ils se nomment Eddie et Elaidje. Tous les quatre participent au concours Eloquentia organisé à St-Denis, dont le principe est une joute oratoire où, face-a-face, les participants doivent répondre à une question soit par l'affirmatif, soit par le négatif, et ce en 8 minutes. Nous suivons les 6 mois précédant le concours et les joutes proprement parlées...
Il y a quelques années, l'on découvrait les héritiers qui, déjà à St-Denis, rendaient hommage aux survivants de l'Holocauste. Même décor mais autre rappel de mémoire: celui que les mots peuvent soigner les maux ou les adoucir du moins. Stéphane de Freitas, l'un des instigateurs du concours Eloquentia, décide de suivre toute une classe préparatoire, en particulier 4 élèves durant leurs cours et auprès des leurs et Sulleila bouleverse littéralement par cette innocence simplifiée d'où jaillit une coupable intention de crier au monde sa révolte et murmurer sa colère.
Diffusé l'année dernière sur France 2, ce documentaire m'évoque d'abord un regret: que de tels concours n'aient pas existe chez nous car j'y aurais pris part avec passion. Mais il constitue une magnifique ode à la liberté d'expression et procure un bien fou. Et la présence de célébrités au sein du jury final du concours s'avère aussi être la preuve qu'il n'y a pas que des poètes sachant écrire des textes, des rappeurs le font tout aussi admirablement.
Les longueurs, elles sont à mon sens inexistantes si l'on a ce sens de la répartie. A recommander vivement...… Voir plus
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