Avec un nouvel Equalizer, Antoine Fuqua parachève son triptyque ultraviolent. Tourné majoritairement en Italie, ce troisième volet place son héros – toujours incarné par Denzel Washington - à l’orée de sa retraite. Un scénario abracadabrantesque, dégoulinant de sang qui glorifie le citoyen américain.

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Alors qu’il devrait profiter d’une retraite bien méritée, Robert McCall se retrouve dans un vignoble sicilien. C’est là qu’il a exterminé une vingtaine d’hommes armés. Alors qu’il pensait son travail terminé, il se fait surprendre et ne peut éviter une blessure par balle. Dans sa fuite, il est recueilli par Enzo, le médecin d’un village-carte postale, niché dans une crique napolitaine. Cela tombe plutôt bien : les habitants sont menacés par la mafia, ce que McCall n’est pas près de tolérer.

Grâce à des dialogues philosophiques -« Es-tu une méchante ou une gentille personne ? » s’exclame le médecin à son patient Robert. « Je ne sais pas », répond ce dernier. « Si tu ne sais pas, c’est que tu es une bonne personne ! » lui répond-il – et une histoire alambiquée – un réseau terroriste islamiste qui s’infiltre à l’aide de la camorra, le tout poursuivi par la CIA – le réalisateur américain court-circuite ce dont on serait en mesure d’attendre d’un film d’action. Pire, il transforme l’ensemble en démonstration en parvenant à atteindre le summum de l’hégémonie américaine.

Car oui, McCall est un bon justicier, il se préoccupe du sort réservé aux villageois, harcelés et rançonnés par des jeunes ripoux maffieux (tous identifiables à l’aide de leur chaîne en or et leurs véhicules noirs). Dans le village, Denzel Washington s’attable au café et tout le monde s’intéresse à « l’Américain », si souriant et aux habitudes étrangères. Il devient rapidement incontournable, quitte à surclasser le prêtre. En deux heures, il parvient à dégommer l’implantation de la maffia, devant des habitants passifs et amorphes.

En définitive, «The Equalizer III» surprend là où on ne l’attendait pas. Avec son Italie clichée, ses emprunts à l’imaginaire du Parrain et sa résolution des problèmes par des tueries. Le monde serait tellement plus serein et paisible, avec des McCall à chaque recoin de rue…