Article18. September 2023 Imagique Emm
Entretien avec les réalisateurs de LE CORBUSIER À CHANDIGARH: LA FORCE DE L'UTOPIE
Nous avons parlé avec le duo de réalisateurs Karin Bucher et Thomas Karrer au sujet de leur film "LE CORBUSIER À CHANDIGARH: LA FORCE DE L'UTOPIE". Avec la construction de la ville indienne planifiée de Chandigarh, l'architecte suisse et français Le Corbusier a achevé l'œuvre de sa vie il y a 70 ans. Chandigarh est une synthèse controversée des arts, une utopie audacieuse de la modernité. Le film accompagne quatre travailleurs culturels qui vivent dans la ville planifiée et réfléchit à l'héritage de Le Corbusier, aux idées urbaines utopiques et aux différences culturelles entre l'Est et l'Ouest dans un récit à l'atmosphère dense.
L'architecture est un thème proche du duo de réalisateurs Karin Bucher et Thomas Karrer : ils s'intéressent aux questions de savoir comment nous voulons vivre ensemble en tant qu'êtres humains à l'avenir. Ils vivent eux-mêmes dans la coopérative Palais Bleu à Trogen, où ils associent habitat et travail au même endroit. Un film comme "LA FORCE DE L'UTOPIE" est un projet qui leur tient à cœur, explique Karin Bucher. Cette forme de logement leur permet de s'immerger corps et âme dans un projet. A Chandigarh, ils se sont demandés comment des communautés pouvaient se créer, quelles réflexions Le Corbusier s'était fait à propos de la ville planifiée de Chandigarh et comment ses visions étaient devenues réalité, sans oublier ce que nous pouvons apprendre de l'utopie de Chandigarh.
"Karin a fait de moi un globe-trotter"
L'idée du film est née lorsque Karin Bucher enseignait la scénographie à Bangalore et qu'elle est tombée sur un article sur Chandigarh dans une revue d'architecture. Bien décidés à en savoir plus sur cette ville, le duo de réalisateurs a emporté sa caméra, s'y est rendu et a trouvé sur place de nombreuses portes ouvertes. "Je suis cinéaste et je préfère être assis à la table de montage", explique Thomas Karrer. "Karin a réussi à faire de moi, qui suis un habitué des studios, un globe-trotter". Le duo de réalisateurs a passé en tout 24 semaines à Chandigarh. "Nous nous sommes promenés dans la ville avec notre appareil photo et nous nous sommes laissés aller au flow. C'est ainsi que nous avons reçu beaucoup de cadeaux". D'après son expérience en Inde, il est pratiquement impossible d'établir un calendrier et de vouloir le mettre en œuvre de la même manière. Il faut simplement prendre les choses comme elles viennent. Comme ils se déplaçaient souvent à vélo, de nombreuses prises de vue ont été filmées avec leur téléphone portable.
A Chandigarh, de nombreuses religions et ethnies sont représentées. Voir comment la cohabitation fonctionne dans une ville où tout a été conçu et développé de A à Z les a beaucoup touchés. Le temps de tournage à Chandigarh leur a permis de s'immerger dans la culture indienne et c'est ainsi que sont nées de nombreuses amitiés qui perdurent encore aujourd'hui. En mars, Karin Bucher et Thomas Karrer ont présenté le film sur place, à Chandigarh. "Nous étions très exités", explique Bucher. Selon lui, il est délicat de faire un portrait d'une ville indienne depuis l'extérieur, depuis l'Occident. Mais : le film a été très bien accueilli.
Séances, à partir du 04 octobre dans les salles romandes.
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