Interview avec le réalisateur Leon Schwitter

Le 18 juillet, le film RÉDUIT sort dans les salles suisses alémaniques. Dans cette interview, le réalisateur Leon Schwitter parle de l'importance des thèmes politiques dans ses films, du travail collaboratif et de la manière dont il tente de déconstruire les rôles de genre normatifs, dans une relation père-fils, avec son film RÉDUIT.

Pour moi, les thèmes et les histoires humaines sont automatiquement politiques– Leon Schwitter, réalisateur

IMAGIQUE: Tu fais partie d'une jeune génération de cinéastes. Dans ton court-métrage SO WEIT SO GUT, il est question du changement climatique. Quelle importance accordes-tu aux thèmes politiques et sociaux dans tes films?

Leon Schwitter: Les films ont toujours été façonnés par les réalités et les débats sociaux dans lesquels ils ont été créés. Pour moi, les thèmes et les histoires humaines sont automatiquement politiques. Notre monde est tel qu'il est aujourd'hui parce qu'il a été formé par des décisions humaines et des rapports de pouvoir, c'est-à-dire que chaque image d'une personne raconte quelque chose du contexte social et politique. Il est donc impossible de faire un film apolitique sur les êtres humains.

Tu travailles avec d'autres cinéastes au sein des collectifs de production Sabotage Kollektiv et EXIT. Lisa Gertsch, dont le film ELECTRIC FIELDS est actuellement en salle, fait également partie du collectif. En quoi le travail en collectif diffère-t-il de celui dans une société de production plus classique?

Je pense que la différence réside dans le fait que nous entretenons tous une amitié étroite et que notre collectif est un espace où l'objectif n'est pas seulement de produire des films, mais aussi de considérer les moyens de production et les conditions de production de chaque projet. Nous travaillons avec de petites équipes et croyons au principe du Cinéma Copain/Copine, où les projets doivent naître de collaborations entre ami·e·s.

Ton nouveau film RÉDUIT explore la relation complexe entre un père et son fils. Quelles inspirations et expériences personnelles t'ont conduit à cette histoire?

Le film est né d'expériences et d'observations de relations père-fils et de rôles de genre existants que je percevais encore et que je voulais déconstruire. Ainsi, le personnage principal, Michael, s'effondre sous le sentiment d'être seul responsable de la protection de son enfant et n'arrive pas à montrer de l'amour à son fils de manière douce. Il est désorienté et choisit le chemin de la domination et de la violence, jusqu'à ce qu'il s'effondre et qu'il risque de perdre son fils. Il était cependant toujours important pour moi que les peurs de Michael soient compréhensibles. Des personnes comme lui, qui ne croient plus en une solution sociétale pour tous nos problèmes, sont malheureusement nombreuses aujourd'hui. Elles ont déjà abandonné, se détournent et choisissent de faire cavalier seul. Ce que cela signifie pour les personnes elles-mêmes et pour leurs proches, ce sont les questions qui m'intéressaient dans RÉDUIT.

RÉDUIT de Leon Schwitter sort dans les salles suisses alémaniques le 18 juillet 2024.

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