L'auteur du Chagrin et la pitié, Marcel Ophüls athée mais de père juif, retrouve une vieille connaissance, Jean-Luc Godard (qu'on ne présente plus), cinéaste aussi célèbre pour son art de la réthorique que pour ses parti-pris antisionistes, le 31 octobre 2009 sur la scène du Théâtre de St-Gervais à Genève. Evoquant tout d'abord leur enfance - Ophüls dut fuire Berlin durant la guerre tandis que le petit Jean-Luc jouait au football à Nyon à la même époque, ses parents proches de l'occupant allemand se gardant bien de lui expliquer ce qui se passait en Europe à ce moment-là - les deux cinéastes bifurquent rapidement sur un vieux projet commun particulièrement houleux qui fut finalement abandonné pour divergences artistiques: la co-réalisation d'un diptyque consacré au conflit israélo-palestinien. Au fil de ces souvenirs parsemés de petites piques mais aussi des pensées philosophiques, Ophüls et Godard évoquent en vrac le vieil Hollywood, la difficulté de financer des films, la politique des auteurs, François Truffaut...

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