Les gardiennes France 2017 – 134min.

Critique du film

Les gardiennes

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

1915. A la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l'assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille...

Adapté du roman éponyme d’Ernest Pérochon publié en 1924, Les Gardiennes revient sur une partie de l’Histoire rarement évoquée au cinéma. Le nouveau film de Xavier Beauvois (Des hommes et des dieux) dépeint en effet la vie des femmes pendant la Première Guerre mondiale pendant que leurs époux, fils ou père étaient tous au Front. Les Gardiennes met en scène des personnages féminins forts et surtout déterminés à prouver que les femmes peuvent largement compenser le travail des hommes en leur absence. Très original dans son sujet et très actuel dans son propos, le film manque cependant d’une véritable rage. Dans un souci de réalisme, Xavier Beauvois rend son long-métrage lent, silencieux et monotone. Un choix artistique osé qui enracine le spectateur dans le quotidien de ces courageuses gardiennes des terres. Malheureusement, leur vie terne ne captive pas vraiment. Preuve en est, outre les superbes prestations des trois actrices principales Nathalie Baye, Iris Bry et Laura Smet, on retient surtout du long-métrage l’hallucination guerrière cauchemardesque d’un des soldats de la famille. Comme si, le réalisateur français disait, inconsciemment, que ce qui se passait au front était tout de même bien plus horrible que de devoir prendre la relève des hommes pour s’occuper des champs.

20.02.2024

3

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 6 ans

“Belles des champs”

En 1915, la guerre ravage l’Europe et le monde. Alors que les hommes combattent au front, Hortense et sa fille Solange prennent la ferme en main. Le travail est dur et ne manque pas. Francine, une jeune orpheline, est engagée pour les aider.

Les années passent au fil des saisons. Semences, labourage et moissons rythment le quotidien des paysannes. Elles espèrent le retour de leurs maris, fils et frères. Elles redoutent l’apparition du messager noir qui leur annoncera leur perte.

L’image est belle. Dans la lumière fragile de l’aube ou du crépuscule, elle rappelle la peinture de Millet et d’Anker. La romance faite d’amours avortées, de jalousie et de mensonges, passionne moins et ralentit l’histoire. Après avoir côtoyé le masculin dans Des hommes et des dieux, Xavier Beauvois dédie ce film de guerre « hors-champ » aux sacrifiées du genre, les femmes.

6.5/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


vincenzobino

il y a 6 ans

Le loup et l'agneau
La grande guerre vient d'éclater et Hortense voit ses 3 fils sur le front. Ayant besoin d'aide pour entretenir le domaine agricole dont sa famille est propriétaire, la venue de Francine, une jeune fille habile, pour la seconder, s'avère fructueuse. Jusqu'au jour où, de retour de permission, son fils Georges tombe amoureux de la jeune fille, ce qui va pousser une mère à protéger son entourage, quitte à commettre l'irréparable.
Les retrouvailles Xavier Beauvois-Nathalie Baye constituaient l'un des événements cinématographiques français de cette fin d'année. En traitant de la vie à la ferme en temps de guerre, le réalisateur de des hommes et des dieux, nous invite à un nouveau voyage en huis-clos, du moins sur sa première demi-heure. Car des que l'agneau innocent dépasse un peu trop la ligne infranchissable, la louve veillant au grain va le lui rappeler.
Le traitement suggérant un conte de Perrault avec citrouille, prince charmant et haillons va alors tourner a une fable de la Fontaine cruelle et rappeler l'arbre aux sabots, récit italien, jusqu'à son issue jubilatoire.
Les actrices sont absolument exceptionnelles: Nathalie Baye en marâtre impressionne littéralement et trouve en Xavier Beauvois une véritable renaissance après le petit lieutenant. Laura Smet moins présente est également irréprochable. Mais Iris Bry est la révélation qui crève l'écran de par sa présence, son regard... et sa voix qui interpelle particulièrement sur l'ultime séquence digne du music-hall. La photographie est également de haute voltige, que ce soit un magnifique plan de moissons ou la captation de regards, en particulier l'ultime regard de l'agneau devenu loup.
A recommander vivement...Voir plus


Autres critiques de films

Sauvages

Riverboom

Feu Feu Feu

Naître Svetlana Staline