Les Vedettes France 2021 – 140min.
Critique du film
Just the two of us
Amis depuis le collège, David Marsais et Grégoire Ludig forment actuellement l’un des duos les plus reconnaissables de la télévision. Grâce à leur émission «Very Bad Blagues» et son ensemble de sketchs délirants, ils se sont retrouvés sur le devant de la scène. En 2016, sort leur premier long métrage, La Folle Histoire de Max et Léon. Malgré des critiques mitigées, le film est un beau succès. Les deux compères retrouvent aujourd’hui le chemin des salles sombres pour présenter leur tout nouveau projet, Les Vedettes, une comédie tendre et loufoque.
Daniel (Grégoire Ludig) et Stéphane (David Marsais) travaillent dans le même magasin d’électroménager. Le premier est un ancien chanteur raté, le second un naïf accro à la technologie. Loin d’être amis, mais tous deux désespérément en manque d’argent, ils s'associent dans l’espoir de rafler les grosses sommes promises par les jeux télévisés.
Nouvelle collaboration avec le cinéaste Jonathan Barré, leur compagnon de toujours, la comédie «Les vedettes» pose un regard critique sur notre société de consommation. Célébrité, surconsommation, Daniel et Stéphane désirent constamment plus. Un rythme abusif, parfaite normalité contemporaine, illustré dans nos médias, à la télévision, dans nos jeux télévisés. «Le juste prix», «N’oubliez pas les paroles»; «Secret story» autant d’émissions, vecteurs d’une culture dépendante de l’immatériel et du superficiel, parodiée à travers l’œuvre.
L’humour inégal de ce récit caricatural pourra, par moment gêner les plus empathiques. Mais dans cet univers bariolé, au ciel bleu omniprésent, aux néons colorés merveilleusement brillants, s’échappent de nos lèvres d’authentiques éclats de rire. Davis Marsais et Grégoire Ludig font ce qu’ils savent faire de mieux : des personnages grotesques, un humour flirtant avec le politiquement correct, Amateur du Palmashow, ravissez-vous ! Dans l’évidente lignée des sketchs de «Very Bad Blagues», le long métrage remplit ses promesses. Bien entourés par des visages familiers, loin de craindre le ridicule, le duo se glisse avec entrain dans la peau de personnages aussi absurdes qu’irritants.
Avec brio, le tandem parsème le long métrage d’une pointe de douceur. Un subtil mélange d’émotions au cœur du grotesque, une profondeur appréciée pour une comédie parfois potache. L’évolution sans précipitation d’une amitié inattendue, la relation du personnage de David Marsais avec son père mutique (incarné par Patrick Hongniat, le parrain de Jonathan Barré, dans son premier rôle au cinéma), une tendresse tangible, manifestent d’une humanité bienvenue pour des protagonistes aux premiers abords odieux. Car s’ils sont rustres, le reste du monde l’est tout autant, et, seuls contre tous, Daniel et Stéphane se révèlent une équipe agréablement attachante.
Si un manque d’originalité pourrait être reproché aux auteurs, le film possède cette pâte reconnaissable, typique du Palmashow, et c’est en tant que tel qu’il s’apprécie à sa juste valeur. Si quelques longueurs apparaissent de ci de là, elles se font bien vite oublier. Car au-delà d’une gentille comédie à l’humour parfois lourd, Les vedettes et son mélange d’émotion restent la preuve du vrai talent d’écriture de Davis Marsais et Grégoire Ludig, une collaboration qui continue, et continuera sûrement longtemps, à nous divertir.
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