Stephanie Argerich filme sa mère, pianiste de renom, et tente d'éclaircir une situation familiale complexe.

Galerie de photos

Stéphanie Argerich, troisième fille (après Lyda Chen et Annie Dutoit) de Martha Argerich, raconte ses souvenirs d'une enfance non conventionnelle en compagnie d'une mère toujours en tournée, tout en essayant, derrière la caméra, de lui tirer les vers du nez. L'admiration et l'affection qu'elle lui voue sont palpables, ce qui n'empêche pas la lucidité : « Parfois, je me demande si je n'ai pas passé ma vie à suivre ma mère, à lutter contre son emprise si douce, si paralysante ». Les autres filles relèvent du même tiraillement. A noter que des trois, la seule musicienne est Lyda (qui joue du violon), peut-être parce qu'elle n'a pas eu la chance de grandir auprès de sa mère. Stéphanie aimerait que son père fasse les démarches nécessaires pour la reconnaître sur le plan légal. Autant lui demander la lune...

A 38 ans, Stéphanie Argerich, née à Berne de la pianiste argentine Martha Argerich et de Stephen Kovacevich pianiste et chef d'orchestre américain, réalise son 7e documentaire sur le monde de la musique. Son langage est simple et direct, sa quête légitime et sincère. Ni complainte, ni hagiographie, le film fait la part belle aux regards et à la musique. Parce que les mots ne peuvent parfois pas tout dire. On comprend en tout cas qu'une vie d'artiste est une véritable ascèse et que, pour cette raison, il n'y a guère de place pour les autres.