A Star Is Born Etats-Unis 2018 – 135min.

Critique du film

Gaga de Lady Cooper

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

A Star Is Born est le premier film de l'acteur et producteur Bradley Cooper. Largement salué par la critique depuis plusieurs semaines, il a été grandement apprécié lors de ses présentations à la Mostra de Venise et au festival de Toronto. Le film s'annonce d'ailleurs d'ores et déjà comme l’un des grands favoris des prochains Oscars. Un statut à moitié mérité.

Star révolue de la scène country, Jackson Maine (Bradley Cooper) a fait son temps. Epuisé, accro aux pilules et à la boisson, la vie s’écorche au grès de ses dépravations. Un soir, il fait la rencontre de la talentueuse et séduisante Ally (Lady Gaga), une chanteuse de cabaret. Instantanément sous le charme, une relation intense les unit et leur rencontre pourrait bien changer le cours de leurs carrières respectives.

A Star Is Born est la troisième relecture du film éponyme de William A. Wellman et Jack Conway réalisé en 1937, après les adaptations de George Cukor (1954) et Frank Pierson (1976). Il était donc presque légitime de se demander quel pouvait être l'intérêt de s'atteler à nouveau au récit. À dire vrai, c'est le plus grand souci du film de Bradley Cooper qui s’apparente presque essentiellement à une mise à jour moderne (et pop) du classique.

Si son premier long-métrage remet au goût du jour cette ascension artistique, en la transposant dans une époque contemporaine, l'intrigue n'a rien de transcendante. Pourtant et de façon plutôt étonnante, A Star Is Born captive, surtout durant sa première heure. L'ensemble des séquences proposées est d'une grande maîtrise, la narration jouit d'une sublime fluidité et au travers de sa caméra, Bradley Cooper se révèle être un metteur en scène de talent. Qu'il filme la rencontre en musique du duo dans la pénombre d'un bar, une discussion nocturne sur un parking ou le premier numéro sur scène des deux personnages, le cinéaste-acteur-scénariste-producteur réussit à mêler admirablement les émotions et procure même quelques frissons lors de simples échanges de regard.

Malheureusement après une première heure efficace (voire impressionnante), la magie disparaît. A Star Is Born finit par s'écrouler dans un récit d'une grande banalité. Tous les poncifs inhérents au genre défilent à l'écran, de la crise de couple aux problèmes d'addictions, en passant par une perte d'identité et l'inévitable descente aux enfers. Malgré une mise en scène toujours soignée, une bande originale entraînante (superbe Shallow, chanson composée par Lady Gaga elle-même) et une photographie magnifique, le long-métrage subit sa construction scénaristique classique et ennuyeuse.

Il reste toutefois une force indéniable et constante dans A Star Is Born : son duo d'acteurs principaux. Bradley Cooper, déjà nommé à de multiples reprises aux Oscars, confirme son grand talent de comédien touche-à-tout et livre ici peut-être la meilleure performance de sa carrière. Cependant, c'est surtout Lady Gaga qui fascine à l'écran. Pour son premier grand rôle au cinéma (elle qui est déjà passée par le petit écran dans la série American Horror Story), la chanteuse dégage une sensibilité permanente et bouleverse. Si une étoile du cinéma est née, c'est elle, véritablement.

En bref ! En étant si classique dans son déroulé et sa narration, A Star Is Born ne captive qu'un temps (sa première heure) notamment grâce à quelques jolis numéros musicaux. Dommage car Bradley Cooper démontre une réelle patte à la réalisation. Seule Lady Gaga est exceptionnelle de bout en bout.

20.02.2024

3

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Commentaires

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magicbertrand

il y a 5 ans

Décidément, j'adore les biopics musicaux. Et celui-ci ne fait pas exception à ma règle.


CineFiliK

il y a 5 ans

“C’est la même chanson”

Après un concert donné, peu pressé de rentrer, Jackson Maine, vedette installée de country, s’égare dans un cabaret-bar. Sur scène, Ally chante La vie en rose. Jack est séduit. Une star est née.

C’est la même histoire, la même chanson. Pygmalion crée Galatée qui lui échappe petit à petit. Leurs étoiles contraires se croisent et s’éloignent. Alors que l’une s’élève pour briller, l’autre tombe et s’éteint.

Un premier film pour Bradley Cooper, à la fois derrière et devant la caméra. Il fait illusion dans un premier temps en nous laissant découvrir une Lady Gaga au « naturel ». Sur ce visage non profilé, on passe comme lui un doigt, pour s’attarder sur ses grands yeux et son nez bossué. Un duo de jolies voix plus tard et quelques mélodies bien calibrées divertissent encore. Mais quand lui s’enferme dans son mal-être alcoolisé et qu’elle finit par s’autopasticher, le refrain devient lancinant et le chant, une mélopée. Noire est la nuit. Filante fut l’étoile.

5/10Voir plus

Dernière modification il y a 5 ans


morganmomomorgan

il y a 5 ans

Superbe film (très émouvant), interprété par un fantastique casting, et sublimé par de merveilleuses chansons {La voix de Lady Gaga était juste sublime!}.

Dernière modification il y a 5 ans


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