Critique du film
Zero Motivation
De retour d’une permission, Dafi et Zohar, en service militaire, retrouvent leur bureau des ressources humaines de l’armée israélienne, dans une base perdue au milieu du désert hostile. Malgré les efforts de leur chef Rama, qui tente par tous les moyens de les motiver, les deux amies s’ennuient mortellement avec leurs collègues, entre tâches absurdes et tournois de démineurs sur leurs vieux ordinateurs. Si Dafi rêve d’être mutée en ville, pour concrétiser son fantasme d’une vie normale, Zohar, l’insolence incarnée, cherche par tous les moyens à perdre sa virginité…
Il y a du Robert Altman période M.A.S.H. dans le premier film de l’Israélienne Talya Lavie, qui se place dans le sillage de Private Benjamin avec Goldie Hawn et même Lena Dunham, créatrice et star de la série branchée Girls. Inspirée par l’expérience de la réalisatrice dans l’Armée de Défense d’Israël, et son envie de raconter son pays d’une autre manière, Zero Motivation détourne les codes du film de guerre pour en filmer l’envers : les bureaux deviennent le champ de bataille, la paperasse, une arme, et l’ennui, le prétexte à une série de péripéties tour à tour drôles et brutales - le duel d’agrafeuses, déjà culte. Du succès en salles en Israël à son sacre au festival de Tribeca à New York, Zero Motivation est ainsi devenu un phénomène de cinéma indépendant incontournable, et pour les meilleures raisons : c’est un premier film remarquable, d’une sincérité et d’une force inattendues, dont les ambitions dépassent les imperfections.
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