The Neon Demon Danemark, France, Etats-Unis 2016 – 117min.

Critique du film

The Neon Demon

Critique du film: Geoffrey Crété

Los Angeles, cité des anges et des démons. Jesse, orpheline de 16 ans à la beauté diaphane et angélique, tente de devenir mannequin. Repérée par une agence, elle se lie d’amitié avec Ruby, une maquilleuse, qui lui présente Gigi et Sarah, deux mannequins et habituées du milieu. Mais la beauté de l'innocente Jesse, qui lui attire les faveurs des plus grands et l’emmène à une vitesse fulgurante sur les podiums, va provoquer envie et jalousie...

Que celui qui a été rebuté par Only God Forgives, deuxième film de Nicolas Winding Refn avec Ryan Gosling, soit prévenu : The Neon Demon penche plus vers l’abstraction et le caractère extrême du film de boxe que vers le phénomène Drive. Film d’horreur et de chair, tourbillon de lumière et kaléidoscope de paillettes, cette odyssée sanglante et sinistre dans les arcanes de la beauté se consomme avec un plaisir irrésistible, notamment grâce à une ambiance et une musique sensationnelles. Doté d’un pouvoir fascinant depuis Drive, le réalisateur se retranche dans un cinéma difficile à définir, et prend un malin plaisir à déboussoler son public. A condition de s’y abandonner, The Neon Demon se traverse donc comme un fabuleux cauchemar éveillé, sensuel et absurde, illuminé par les beautés terrifiantes d’Elle Fanning et ses sœurs de sang.

20.02.2024

4

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Commentaires

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beautifulmovies

il y a 8 ans

Film visuellement magnifique accompagné d'une bande sonore tout aussi belle. Film déconcertant de la part d'un réalisateur bien barré - voir Bronson et Van halla rising - et c'est ça qui vaut le détour chez lui dans ses films. Par contre, bien que l'aspect violent ne me dérange pas complètement, le côté trop dark et trash/vulgaire ne me plait pas dans ce film (en général non plus d'ailleurs) et n'était pas du tout nécessaire. Dommage, vraiment dommageVoir plus


Membre supprimé.

il y a 8 ans

Je dois dire que j'ai été secoué comme rarement dans ma vie de cinefile!
Je n'ai qu'un seul mot pour exprimer mon ressenti et ce mot est pour moi :un énorme uppercut au coeur et aux sens ainsi qu'un sentiment vraiment glaçant ,digne des plus grands films d'épouvante .

Il ne vous la he plus une fois embarqués dans cette histoire machiavélique et hypnotisante .

Une pure merveille qui ravira les cinefile à high-tech ainsi que les autres .

Bravo mr Refn??????????????????????et quel casting hallucinant ,vraiment incroyable d'intelligence ,de nuances ,de fureur ,immenses actrices et acteurs ,BRAVO!!!!!!!!Voir plus


CineFiliK

il y a 8 ans

Il était une fois à Los Angeles une frêle jeune fille à la beauté stupéfiante. L’espoir de Jesse, orpheline de province débarquée dans la grande ville, est de percer et de réussir dans le mannequinat. Attirant tous les regards, elle va susciter les convoitises et aiguiser les appétits.
Sur un divan baroque d’un gris métallisé s’étend le corps désarticulé de Jesse. Fossettes pailletées, paupières maquillées, ses yeux globuleux sont figés. Le bleu brillant de sa robe est maculé d’un rouge noirci. Sa gorge est tranchée. Un halogène puissant éclaire la scène, troublé par le crépitement lent, mais régulier, d’un flash. Un photographe, l’attention attisée, immortalise l’ensemble. Bienvenue dans l’univers impitoyable de la mode tel que le décrit le réalisateur danois. Un rêve cauchemardesque où un regard, le plus souvent masculin, peut faire d’un corps une viande ou une déesse. Un paradis au goût d’enfer où la femme affamée est une louve pour la femme. D’un réalisme documenté d’abord, son approche glisse progressivement dans le conte horrifique. Telle une Alice égarée, la virginale Jesse traverse le miroir aux alouettes dont les brisures saillantes l’écorchent et la saignent. Vanité, orgueil et jalousie parsèment le chemin de la belle endormie qui risque alors de ne jamais se réveiller. La signature esthétique de NWR, comme elle apparaît dorénavant, décrit bien le glacial et le glaçant de cet empire vampirisant à travers un éclairage néon aux couleurs froides, des noirs inquiétants et des pulsations musicales. Teintée d’ironie et d’élans pervers, sa réflexion sur la beauté ne manque pas d’attraits, mais vaine, elle n’opère aucun renversement final. Son style chic et choc, mêlé de trique et toc, n’atteint pas le trouble obsessionnel compulsif de son modèle « lynchien » au point d’opter parfois pour des facilités provocantes qui nous laissent sur notre… faim.

7/10
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