Yéniche Sounds Suisse 2016 – 92min.
Critique du film
Yéniche Sounds
Après Jung und Jenish en 2010, les réalisatrices Karoline Arn et Martina Rieder filment l'histoire touchante de cette communauté tzigane naturalisée et de sa difficile intégration dans la suisse actuelle. Les confidences de Stephan Eicher dégagent une sincérité évidente et une pudeur délicate. Lui et son frère nous rapportent des vapes de l’enfance, le souvenir d’un grand-père et de ses violons. La communauté fut longtemps discriminée, les origines devinrent inavouables puis oubliées. Mais là où la mémoire se perd, il reste cette musique traditionnelle comme le dernier témoin d’une histoire. Au fil des rencontres, cette exploration nous ramène aux questions essentielles de la transmission, de l’identité et de la nécessité du patrimoine.
Malheureusement et bien que les intentions du documentaire soient claires, la mouture de cette oeuvre centrée sur la musique ne provoquera pas la résonance attendue. Le témoignage du compositeur bosniaque Goran Bregović nous rappelle que lui, comme les réalisateurs Emir Kusturica ou encore Tony Gatlif, ont conté les tziganes avec une réelle hystérie musicale. En effet, Yéniche sounds est un objet moins excité, plus pudique, en somme plus discret. Mais dans le registre tzigane, le cinéma européen s’est parfois restreint aux cultures Roms et balkaniques. Ainsi, il faudra souligner le travail des documentaristes qui timidement mais avec coeur, nous racontent cette autre histoire de la Suisse.
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