Tout l'argent du monde Etats-Unis 2017 – 135min.

Critique du film

All the Money in the World

Alexandre Janowiak
Critique du film: Alexandre Janowiak

Rome, 1973. Des hommes masqués kidnappent Paul, le petit-fils de Jean-Paul Getty, un magnat du pétrole connu pour son avarice, mais aussi l'homme le plus riche du monde. Pour le milliardaire, l'enlèvement de son petit-fils préféré n'est pas une raison suffisante pour qu'il se sépare d'une partie de sa fortune. Gail, la mère de Paul, femme forte et dévouée, va alors tout faire pour obtenir la libération de son fils en s'alliant à Fletcher Chace, chef de sécurité du milliardaire.

Tout l'argent du monde aura vécu de bien drôles d'aventures durant sa production. A l'origine, c'est Kevin Spacey qui devait interpréter le milliardaire Jean Paul Getty. Puis, face au scandale sexuel auquel il était mêlé, l'acteur a finalement été effacé du film et toutes les scènes de son personnage ont été retourné par l'excellent Christopher Plummer. Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était un mal pour un bien. Le comédien jongle parfaitement entre la froideur, la distance du monde réel et la folie désabusée du magnat qu'il interprète pour offrir une superbe prestation dont la nomination aux Oscars est plus que méritée.

Dans sa première heure, Tout l'argent du monde a du mal à captiver pleinement avec les nombreux flash-back composant le récit. Par la suite, en accélérant le rythme de son histoire et en dynamisant son montage, Tout l'argent du monde retrouve une vraie énergie. Un élan qui reste tout de même insuffisant à cause d'une construction scénaristique décevante. Avec ce Jean-Paul Getty, mystérieux, ténébreux et reclus sur lui-même, Ridley Scott tenait un personnage en or fascinant. Malheureusement, le réalisateur préfère concentrer une bonne partie du récit sur les ravisseurs du petit-fils Getty, bien moins passionnants, complexes voire intéressants. La sensation de voir Tout l'argent du monde passé à côté de son véritable atout (Jean Paul Getty) pour devenir un simple thriller désole donc fortement.

20.02.2024

3

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Commentaires

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vincenzobino

il y a 6 ans

3.5: Mon beau-père, mon fils et moi
1973, Rome: Paul Getty Jr, héritier bien malgré lui de la fortune de son grand-père, est kidnappé par des mafieux calabrais. Une rançon de 17 millions est exigée. Abigail, la mère du jeune homme, pense que son beau-père, Paul, pourra payer la rançon. Mais devant le refus de ce dernier, elle n'a pas d'autre choix que de compter sur Chase, le négociateur de Getty. Et lorsque les ravisseurs menacent de démembrer leur prisonnier, il faut agir vite.
Bienvenue dans l'Empire de Jules-Getty-César. Un Empire auquel l'on ne touche pour rien au monde, fait de richesses picturales personnelles et d'une avarice écœurante.
Paul Getty, Ridley Scott le méprise au plus haut point. Il nous le dépeint tel le Diable et lui ôte toute empathie possible. Plummer y contribue fortement et il est évident que le remplacement forcé s'avère efficace, ce rôle étant taillé pour lui. Michelle Williams et Mark Wahlberg sont également très bons.
Alors que l'on pouvait s'attendre à un thriller sans coup d'éclat et la faible distribution helvétique semblait le confirmer, Scott nous dresse non seulement le procès de cette catégorie richissime d'une affligeante pauvreté morale, mais également celui d'une autre racaille, les paparazzis. Et il est presque dommage qu'aucun d'eux ne soit maltraité durant le film.
L'issue est plutôt classique et illustre la chute d'un Empire, mais le tout se laisse voir.Voir plus


CineFiliK

il y a 6 ans

“La rançon de la gloire”

Paul, petit-fils du célèbre Jean-Paul Getty, est enlevé à Rome, en 1973. Sa mère, Gail, prie son richissime beau-père de payer la rançon exigée. Mais le vieil homme refuse de céder un centime.

Tout a un prix dans ce monde. Reste à l’accepter ou… le négocier, estime le multimilliardaire. Depuis sa tour d’ivoire, un immeuble qui déchire le ciel new-yorkais, les membres de la famille ou simples quidams lui paraissent au mieux des insectes inutiles, au pire des parasites nuisibles. Seuls les objets remportent son admiration. Car ils ne cachent jamais leur vraie nature.

S’il suscite la répulsion, le collectionneur fascine aussi, prêt au pire pour gagner plus que de raison. Malgré un nouveau visage – adieu Monsieur Spacey –, il demeure le personnage le plus intéressant de cette histoire vraie. Etrangement, Ridley Scott, échaudé peut-être par la polémique, préfère se concentrer sur Gail, mère courage trop lisse, et s’empêtre dans un kidnapping mené par d’incroyables minables. Preuve en est que tout l’argent du monde ne permet pas forcément un grand film.

6/10Voir plus

Dernière modification il y a 6 ans


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