Days of the Bagnold Summer Royaume-Uni 2019 – 86min.

Critique du film

Du comique inoffensif

Sven Papaux
Critique du film: Sven Papaux

Après le drame, un peu d’humour sur la Piazza Grande. Simon Bird, acteur populaire grâce à la série «The Inbetweeners», s’essaie à la réalisation avec Days of the Bagnold Summer. Une comédie gentillette adaptée de la bande-dessinée de Joff Winterhart.

Un ado passionné par le rock, le vrai, le transpirant, le bruyant. Une mère bibliothécaire, gentille et bien élevée, aux antipodes des goûts de son rejeton. Les projets de vacances en Floride de Daniel (Earl Cave) tombent à l’eau. Le voilà contraint de passer l’été avec sa génitrice, Sue Bagnold (Monica Dolan). Son pire cauchemar, c’est sa mère.

Le fameux conflit mère-fils à l’heure de l’adolescence. Simon Bird s’en amuse pour conter sa première œuvre derrière la caméra. Une comédie inoffensive, plus douce que piquante. Majoritairement centré sur le profond désarroi du jeune rocker en devenir, interprété par le fils de Nick Cave, Days of the Bagnold Summer s’ouvre sous différentes séquences loufoques, parfois plus légères, parfois plates. Des fulgurances comiques vous soutirant un sourire, un rire par-ci par-là. Pas de quoi se fendre la poire.

L’espace d’un été, Simon Bird traite d’une relation fracturée entre une mère et son fils. L’alchimie entre Monica Dolan et Earl Cave est l’un des points à relever. Là où le bât blesse, Bird est coupable de certains poncifs et raccourcis - le dénouement en tête de liste. Le visage de l’adolescence incarné par Daniel, profondément affecté par l’absence de son père, révèle en douceur les difficultés d’une période de changement (ingrate) physique et psychologique. Tout est si compliqué quand on grandit, personne ne nous comprend quand on a 16 ans. De ce postulat, Simon Bird en extrait quelques séquences intelligentes à travers le tandem convaincant Dolan/Cave. De la colère, de la haine, des moments tendres et parfois de la compassion. Sue et Daniel sont ce binôme à l’extrême opposé, mais capable de cohabiter. Deux pôles, pour faire souffler le chaud et le froid. Un portrait tendre et affectueux, au rythme linéaire, manquant cruellement de relief pour prétendre à mieux.

En bref!

Radiographier une relation mère/fils peut s’avérer scabreux ou grandiose. Par le prisme de la comédie, Simon Bird ne s’en sort que partiellement. Un métrage inoffensif, tendant vers l’humour typiquement britannique. Days of the Bagnold Summer ne déroule jamais sa pleine énergie. Comme inachevé, comme imprécis, voire paresseux, le premier passage derrière la caméra de Simon Bird ne convainc que très moyennement.



16.08.2019

2.5

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