J'irai où tu iras France 2019 – 100min.
Critique du film
Je t’aime, moi non plus
Pour la troisième fois, et en solo cette fois-ci, Géraldine Nakache passe derrière la caméra pour raconter les relations perturbées d’un trio familial qui s’aime mais qui ne sait plus comment se le dire. Des peines et des non-dits, sources de tous les maux entre deux sœurs et un père qui, à force de tout passer sous silence, souffrent chacun dans leur coin.
Mina (Leïla Bekthi) est une thérapeute à la vie bien rangée et les pieds bien sur terre. Diamétralement opposée, Vali (Géraldine Nakache), sa sœur aînée, vit pour sa passion, le chant. Cette fan de Céline Dion partage son amour pour la musique avec son paternel (Patrick Timsit) qui est un soutien sans faille. Papa poule, un rien intrusif dans la vie de ses filles, grand blagueur, ce père désespère de réconcilier ses filles brouillées depuis une année. Mais alors que Vali doit se rendre à Paris pour auditionner comme choriste pour Céline Dion, le paternel y voit une occasion en or pour réconcilier sa progéniture. Il demande à Mina d’accompagner Vali à Paris le temps d’un week-end.
Géraldine Nakache retrouve sa copine de toujours, Leïla Bekhti, pour un nouveau numéro de «je t’aime, moi non plus». Après Tout ce qui brille et Nous York, les deux acolytes sont à nouveau réunies pour le meilleur et (surtout) pour le pire. Cette fois, il n’est pas question de liens amicaux mis à mal, mais de liens fraternels durement éprouvés. J’irai où tu iras traite de ces blessures familiales qui ne se referment jamais ou alors difficilement, gangrénant des existences entières à force de non-dits et de malentendus. Le duo que forment Nakache et Bekthi, rejoint par Patrick Timsit, bonhomme et attendrissant, reste toujours sympathique à retrouver. Mais, à y regarder de plus près, c’est à peu près tout ce qu’on voit de sympathique.
Entre deux sessions d’échauffement vocal façon Géraldine Nakache, ça crie beaucoup, ça pleure, ça se lamente au point que ça en devient agaçant, à la limite de l’irritant. Sur fond sonore made in Céline Dion - les fans apprécieront, les autres subiront-, le film souffre d’une écriture très faiblarde et d’une réalisation plate et bien peu inspirée. Des personnages principaux peu ou pas du tout approfondis et des personnages secondaires dont on se demande réellement l'intérêt, des scènes pour le moins aberrantes et inutiles, comme celle de la copine chanteuse qui se retrouve à divaguer seins nus au beau milieu de la cuisine. J’irai où tu iras, au final, ne raconte strictement rien.En bref!
Géraldine Nakache se prend les pieds dans le tapis pour sa première fois seule aux commandes. Un scénario écrit avec les pieds pour un récit familial dont on ne retient pas grand chose, J’irai où tu iras sonne vide. La sympathie que nous portons au duo Nakache/Bekhti n’est même pas suffisante pour sauver les meubles.
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