Sous les Etoiles de Paris France 2019 – 87min.
Critique du film
Unis dans l’adversité
Six ans après la sortie de son documentaire Au bord du monde qui parlaient des sans-abris parisiens, le cinéaste Claude Drexel continue d’explorer la thématique des personnes vivant dans la rue en proposant cette fois un long-métrage de fiction retraçant une improbable amitié entre une femme SDF et un jeune migrant qui cherche sa mère.
Christine est SDF et vit dans la rue depuis de nombreuses années. Un soir d’hiver, alors que la neige tombe doucement, un garçon de huit ans apparaît comme par magie devant le local technique où elle passe sa nuit. Réticente dans un premier temps à aider le jeune migrant, Christine va toutefois s’attacher à lui et se lancer à la recherche de sa mère qui est menacée d’expulsion. Leur voyage dans les rues de Paris tissera des liens très forts que Christine croyait avoir perdus.
Sous les étoiles de Paris s’ouvre avec le quotidien morose de Christine, une femme d’une soixantaine d’années qui semble avoir perdu foi en l’humanité. Elle passe ses journées à errer dans les rues parisiennes et s’assoit volontiers sur un banc dans un parc pour siffloter avec les oiseaux. Ses contacts humains sont rares, même lors des repas pris dans des structures d’accueil. Et pourtant, sa rencontre avec le jeune Suli va bouleverser sa vie. Le visage de Christine, fermé et bougon, s’ouvrira petit à petit, et les grimaces de Catherine Frot s’estomperont gentiment pour laisser place à de la douceur.
Si le long-métrage a des allures de conte, il n’en reste pas moins très conventionnel dans les propos qu’il cherche à raconter. En plus de quelques maladresses qui concernent la situation des migrants, le film déçoit surtout par son manque d’énergie qui empêche le récit de décoller. Un peu à la manière de l’exposition qui sert à décrire les déambulations de Christine, l’histoire a tendance à se répéter, ne parvenant pas à relancer notre intérêt pour le parcours de ces deux protagonistes. La majeure partie de l’intrigue consistant à trouver la mère de l’enfant, l’ensemble reste trop contemplatif pour marquer les esprits.
Mais paré de bonnes intentions, le film permet toutefois de mettre en avant une amitié singulière forgée par cet improbable duo qui pourra séduire et toucher les plus sensibles. Il est vrai que l’alchimie entre Catherine Frot et le jeune Mahamadou Yaffa fait des étincelles. Comme ils ne parlent pas la même langue, la communication se fait par le regard et les gestes, offrant ainsi de jolis moments de complicité et de tendresse. De la même manière, on admire la beauté des rues parisiennes, joliment mises en lumière, qui contrastent avec l’aspect négligé de Christine. On pourra y voir une métaphore du fonctionnement de notre monde, bien qu’elle ne soit pas toujours très subtile. À défaut d’être sensationnel, Sous les étoiles de Paris peut donc compter sur ses comédiens entièrement investis qui délivrent un sympathique message d’espoir.
Votre note
Commentaires
C'est presque un documentaire et peut-être qu'il faut regarder ce film en tant que tel. Malgré Catherine Frot jej ne suis jamais rentré dans le réalité de cette histoire. Paris reste féérique et le metteur en scène nous le montre très bien ce qui rend l'ensemble trop lisse. Et il y a ce sac qu'elle trimbale partout avec l'inscription MA VIE N'A JAMAIS ÉTÉ AUSSI PLEINE...merci pour le message. À souligner le jeune acteur qui avec pratiquement aucun texte s'exprime assez bien. Quant à Catherine Frot, elle n'est pas assez SDF, elle joue et ça se ressent. (G-29.10.20)… Voir plus
Dernière modification il y a 4 ans
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