Freaky Etats-Unis 2020 – 102min.
Critique du film
A point au milieu et ultra saignant sur les bords
Slasher bien dans son époque et nouveau reboot nostalgique issu des écuries du désormais célèbre Jason Blum, Freaky débarque avec un appétit non dissimulé pour l’hémoglobine et la série-B. Une étonnante surprise!
Après une étrange série de meurtres, une ville et son lycée sont aux abois et les autorités implorent une vigilance maximale. Pourtant un soir, la jeune Millie (Kathryn Newton) est pourchassée par un étrange tueur masqué (Vince Vaughn) et échappe de peu à sa lame. Mais le lendemain, elle se réveille dans le corps de son assaillant et le tueur, lui, se retrouve dans la peau de Millie. L’homme se pavane alors en toute impunité dans le corps de l’innocente jeune fille et elle devra convaincre son entourage de sa véritable identité alors qu’elle se promène avec le visage de la cible à abattre. Le compte à rebours est lancé avant que la malédiction ne soit irrévocable, et Millie ne pourra compter que sur l’aide de ses amis Josh (Misha Osherovich) et Milla (Celeste O'Connor).
Une sortie qui n’en finissait plus d’être repoussée et qui trouve enfin le chemin des salles romandes. Il aura fallu prendre son mal en patience et l’attente vaudra son petit pesant d’or geek. Sorte de delirium au summum de l’horreur où se rencontrent Freaky Friday et Friday the 13th, l’entreprise Blumhouse a encore frappé et se retrouve à la barre d’un étonnant mariage des genres. Capable de revival parfaitement dispensable lorsqu’elle touche à The Craft - Les Nouvelles Sorcières, la prolifique maison de production derrière Get Out ou Halloween, révèle un slasher lamentablement (et donc parfaitement) cuit: à point au milieu et ultra saignant sur les bords!
Quand la jeune Millie, drôlement interprétée par Kathryn Newton, se retrouve, non pas dans le corps de sa mère pour reprendre la trame de Freaky Friday, mais bien dans celui d’un serial-killer incarné par Vince Vaughn, il faudra conjurer le sort et le réalisateur Christopher Landon (Happy Birthdead) ouvre la porte à des divagations aussi drôles que contemporaines sur le corps et l’identité. Teinté d’une cinématographie enlevée et avec un appétit non dissimulé pour l’explosion de sachets de ketchup et la découpe de bidoche à la scie circulaire, Freaky emprunte çà et là au kitch des années 80/90 et à ses icônes. À commencer par le plaisir de retrouver Vince Vaugh à l’écran. Croisé récemment dans la série «The Binge» ou encore dans Seberg, l’acteur se fait presque un peu trop rare et dévoile une belle palette d’un jeu récréatif. En parfaite symbiose et au bord de l’insolence avec Kathryn Newton, célèbre figure de «Big Little Lies» sur HBO, finalement Freaky se déguste comme le dernier Twinkie avant la fin du monde: c’est que du sucre en pâte emballé de plastique, mais diable que c’est bon!
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