Golda Royaume-Uni, Etats-Unis 2022 – 100min.

Critique du film

Helen Mirren est la «Grand-mère d’Israël»

Critique du film: Maxime Maynard

Le réalisateur israélien Guy Nattiv présente dans son nouveau film un extrait de la vie d’une figure forte de son pays : Golda Meir.

Assise devant une commission chargée d’enquêter sur les événements, Golda Meir (Helen Mirren) raconte la guerre du Yom kippour. Elle explique les décisions prises durant ce conflit armé qui opposa son pays à l’Égypte et la Syrie du 6 ou 24 octobre 1973 et remit en question la supériorité militaire de l’État hébreu.

Si à l’heure actuelle, le terme de «Dame de fer» à plutôt tendance à se référer à Margaret Thatcher, Premier ministre britannique de 1979 à 1990, il a précédemment longtemps était utilisé pour parler de Golda Meir. Car la «Grand-mère d’Israël», Première ministre du pays de 1969 à 1974, était connue pour être fortement intransigeante. Pour l’incarner, il fallait bien tout le savoir-faire de l’actrice britannique Helen Mirren. Si sa participation au projet avait fait débat, l’artiste n’étant ni Israélienne, ni juive, son talent n’a jamais été contesté.

Et cachée derrière l’excellent maquillage de Karen Hartley Thomas, qu’elle retrouve depuis le long métrage «The Duke» de 2022, elle est parfaitement méconnaissable. Une transformation impeccable, principale source d’intérêt du long métrage. À ses côtés, l’actrice française Camille Cottin, révélée au grand public dans ses sktechs «Connasse» en 2013, confirme son potentiel dramatique, bien loin du comique de ses débuts. Complétée par les acteurs israéliens Rotem Keinan, Lior Ashkenazi ou encore Rami Heuberger, la distribution, baladée par le poids écrasant de décisions impossibles, est splendide.

Oscarisé en 2019 pour son court métrage «Skin», Guy Nattiv semble tenter le tout pour le tout dans sa mise en scène afin de titiller une nouvelle fois la curiosité de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, chargé des nominations aux Oscars. Car si les images offertes pas le directeur de la photographie Jasper Wolf sont magnifiques, elles se perdent dans une surenchère d’esthétisation écœurante. Ainsi, l’omniprésence de cigarettes à l’écran, loin d’être un simple soucis du détail, ne parait être qu’une excuse pour des jeux visuels étouffants sur les nuages de fumée. Et si le récit de ce moment charnière dans l’histoire d’Israël captera l’attention du public, un approfondissement de sa protagoniste, figure toujours controversée, aurait été bienvenu.

(Berlinale 2023)

08.08.2023

3

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

geradupo

il y a 1 an

Je croyais que c’était un film sur la vie de Golda Meir, mais c’est un descriptif de la façon dont elle a géré la guerre de Kippour… qui montre qu’en 1973 comme en 2023 les Israéliens veulent juste annihiler les Palestiniens. Helen Mirren est excellente comme toujours.


vincenzobino

il y a 1 an

Le discours d’une mère
1974: Golda Meir, premier ministre d’Israël, comparaît devant une commission d’enquête sur son rôle durant la guerre du Kippour, une année plus tôt, où Syriens et surtout Égyptiens attaquèrent l’assez jeune Etat soutenu par les Etats-Unis. Comment cette femme a-t-elle vécu ces semaines éprouvantes et avait-elle pris toutes les décisions appropriées?
Le voici ce biopic politico-militaire sur l’une des plus influentes pionnières politiques du XXÈME siècle. Comment diriger un monde masculin et mener un autre combat interne? Assez forte expérience.
Une image d’archive suivie d’une capture sur image de ce visage de femme assise face à une Cour masculine: on se demande au début comment une femme pouvait alors s’imposer au milieu de ces hommes? En ayant un comportement maternel, à la fois strict envers son État-major et ses confrères politiques, et attendrissant envers ses citoyennes, notamment son assistante secrétaire et ces dactylos malgré elles contraintes de l’impensable : pleurer une perte proche.
Pas de discours sous forme d’allocution mais une véritable intrusion dans le quotidien de cette fumeuse littéralement droguée par la nicotine la portant même lors d’une incroyable séquence où la fumée se mélange au feu des missiles et canons.
Si on peut douter de la véracité de certains faits ou y voir un élan patriotique tel l’Ukraine d’aujourd’hui, on ne peut qu’être impressionné par la qualité visuelle et sonore, par la prestation d’Helen Mirren et surtout par le juste procès des alliances forcées avec une féroce satire sur l’hypocrisie ici américaine à nouveau mise à mal.
A recommander
PS: très juste Eric, et merci de me confirmer sa véritable origine car je n’en étais pas sûr et une sacrée portée du coupVoir plus


Eric2017

il y a 1 an

La guerre du Kippour en octobre 1973, c'est la toile de fond de ce film très bien interprété par Helen Mirren. Cette guerre qui dura du 6 au 24 octobre 1973, a mis en exergue l'incapacité des Services Secrets israélien d'anticiper l'attaque de la coalition Egyptienne et Syrienne. Quelques mois après, tombera la démission de la première Ministre Golda Meir. On retrouve Camille Cottin dans le rôle de Lou Kaddar secrétaire et "dame de compagnie" de la première ministre. C'est un bon film, mais je regrette d'en ressortir et de ne pas en savoir plus sur la vie de cette femme ukrainienne arrivée première Dame d'Israel. (G-07.09.23)Voir plus

Dernière modification il y a 1 an


Autres critiques de films

Sauvages

Riverboom

Feu Feu Feu

Naître Svetlana Staline